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Revue de la presse française

Revue de presse internationale du 5/10/2004

Philippe Leymarie 

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Philippe Leymarie
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Toujours les suites de l'équipée du député Julia en Irak. LE FIGARO titre sur «la polémique» et explique que «la soi-disant «mission» du député UMP est désavouée par son camp et par l'ensemble de la classe politique». Tandis que «Damas est soupçonné de tenir un rôle équivoque» dans cette affaire, affirme LE FIGARO.

«Irritée par la France, la Syrie a-t-elle décidé de jouer un jeu trouble ?», se demande de son côté LE MONDE, qui est un des deux journaux à pointer ce matin, enquête à l'appui, l'implication au moins indirecte de la France officielle : «L'Elysée était informé de l'opération Julia», titre en Une ce quotidien, LE MONDE, pour qui «l'initiative privée» était suivie pas à pas à Paris. Le journal raconte, jour par jour, «comment ce groupe soutenu par la Côte d'Ivoire a sombré dans la confusion, gagné par des rivalités».

C'est en effet un avion de la présidence ivoirienne qui avait transporté vers l'Irak cette «équipe parallèle», et il y avait à bord un «financier». Explications du journal LE MONDE sur cette implication ivoirienne, a priori étonnante : «Après deux années de guerre civile, le président Laurent Gbagbo cherche à se concilier les faveurs de Paris, où il est  mal vu en raison des agressions anti-françaises orchestrées par ses «patriotes» et les agissements de ses «escadrons de la mort». Or les rebelles qui le combattent refusent de rendre les armes à l'échéance fixée, le 15 octobre, et le président ivoirien veut pouvoir compter sur les 4 600 soldats français déployés dans son pays, pour les y contraindre».

En raison de cette «sponsorisation» par les Ivoiriens, les services compétents de l'Elysée auraient donc «été informés dès le 28 septembre»,  selon l'enquête du MONDE.  C'est ce qui fait le titre de Une également de LIBERATION : «La France officielle a bel et bien aidé l'équipée Julia... Il y avait un visa de l'Elysée... et en tout cas des visas demandés à la Syrie pour le député UMP, par l'ambassade de France à Damas -  visas que l'intéressé a montrés hier soir à son retour à Paris - alors que, souligne le journal, le gouvernement avait dit tout ignorer sur cette «mission»».

Coup dur

Selon l'enquête de ce journal, «même si la mission Julia avait d'emblée déplu à l'Etat français, il n'a peut-être pas voulu la contrarier, au cas où quelque chose en sortirait». Commentaire du journal : «Les prises d'otages se résolvent toujours en plongeant en «eaux troubles». Mais étaler en public ce qu'on y fait est , plus qu'une erreur, une faute, qui peut s'avérer criminelle, en coûtant la vie à ceux que l'on veut sauver».

«Et si Julia disait vrai ?» , se demande tout de même l'éditorialiste de FRANCE SOIR qui  évoque des précisions, sur un site israélien connu pour son sérieux, à propos de ce convoi de camions à bord duquel se seraient trouvés effectivement les deux otages français et l'envoyé du député Julia, convoi qui se dirigeait bien vers la frontière syrienne lorsqu'il a été pris sous le feu de la chasse américaine, ce qui aurait fait tout capoter...

En tout cas, souligne par exemple un quotidien régional comme LE TELEGRAMME, «l'échec de la mission du député Julia et la polémique qui s'ensuit sont un coup dur pour la République». Cette fois, ajoute l'éditorialiste de LA REPUBLIQUE DU CENTRE, «le mal est fait, et bien fait». Et personne ne s'interdit d'exploiter plus ou moins perfidement le filon politicien au risque d'offrir le spectacle de disputes plus indignes encore que l'équipée rocambolesque de Didier Julia.

Il ne faudrait pas, estime NORD ECLAIR que cette «affaire dans l'affaire» prenne le pas sur l'objectif essentiel qui est bien sûr de sauver les otages». Le commentateur de L'EST REPUBLICAIN également invite les députés à «éviter de plonger trop bruyamment dans la polémique, cet après-midi à l'Assemblée, lorsque le Premier ministre devra s'expliquer sur les frasques singulières et dangereuses de ce Monsieur Julia». Et en tout cas, constate l'éditorialiste de LA MONTAGNE, «l'échec de la «mission» orchestrée par le député Julia contraint Jacques Chirac et son gouvernement à reprendre la main et à redoubler d'efforts».

Gros efforts

Pendant ce temps titre LA CROIX, «les Turcs, eux, rêvent d'Europe». Une forte majorité d'entre eux est favorable à l'adhésion à l'Union, explique la correspondante de ce quotidien à Istanbul, «le plus fort soutien se trouvant au sein des minorités ethniques ou religieuses, notamment les Kurdes. La commission de l'Union européenne devrait, précise ce journal, donner demain un recommandation favorable, mais, si de gros efforts ont été faits, avec l'adoption de 8 réformes pour se rapprocher des conditions d'ouverture de ces négociations d'adhésion,  beaucoup reste à faire, notamment pour ce qui concerne la liberté d'expression des minorités, ou l'exercice des libertés religieuses, ou encore la question des violences contre les femmes».

Au fil de ce dossier, très complet, LA CROIX fait parler des chercheurs. Par exemple Olivier Roy, pour qui «le problème n'est pas l'Islam». Ou Bruno Etienne qui estime que «l'adhésion de la Turquie serait une bonne réponse à ceux qui ne regardent le monde qu'en termes religieux». En tout cas, constate ce quotidien, «les Français semblent majoritairement hostiles à cette adhésion de la Turquie à l'Union européenne».

Pour L'HUMANITE, et c'est son titre de une le débat européen a sa «tête de Turc» : selon l'éditorial de ce journal intitulé «les frontières de la peur» tout est fait pour nourrir la crainte d'une entrée de la Turquie, plutôt que de se livrer à un véritable débat. En tout cas pour LE MONDE ECONOMIE, qui publie également un dossier à la veille de la position que prendra officiellement Bruxelles sur cette candidature controversée, c'est un «choix sous pressions» : «Piège ou guêpier pour ses détracteurs, chance pour l'Europe ou main tendue à l'Islam modéré pour ses avocats... En tout cas souligne le journal, les entreprises turques ont déjà abattu la carte de l'intégration»... Mais, «l'Europe peut aussi bénéficier du dynamisme de notre société», explique une professeur de l'université des Bosphores à Istambul.

Haut-les-Coeurs

Toujours des commentaires ce matin, dans les quotidiens à Abidjan, à propos du soutien accordé par la présidence ivoirienne à l'équipée du député français Julia et de ses compères, qui avaient prétendu pouvoir faire libérer les otages français en Irak. Avec par exemple ce titre du quotidien LE PATRIOTE, quotidien d'opposition : «Comment Gbagbo s'est fait rouler par des truands». L'affaire aurait coûté 700 millions de francs CFA au Trésor public ivoirien, d'après ce journal qui cite des sources des Renseignements généraux.

«A cette somme jetée par la fenêtre, il faut ajouter le coût de stationnement de l'avion présidentiel ivoirien sur les divers aéroports de France, de Syrie, de Jordanie... Ainsi que le coût du kérosène, et les frais d'entretien de l'équipage... Bref, pour offrir une escapade à ses petits copains, Laurent Gbabgo a dépensé au bas mot un milliard et demi de nos francs», écrit ce journal pour qui d'ailleurs «cette information, lorsqu'elle aurait circulé dans les milieux militaires, aurait semé l'émoi : les soldats sur le front et en ligne arrière n'ayant pas perçu depuis deux mois et demi leurs primes de guerre appelées «haut les cœurs»... ».

Pendant ce temps, la France assure la relève de ses 4 000 soldats de Licorne dont la plupart étaient en fin de mandat. Mais cela ne va pas sans mal, comme le raconte L'INTER : au siège du 43e  Bima, à Abidjan, les jeunes patriotes ont tenté de mettre le feu à des chars... Un soldat a été grièvement blessé, et un autre a perdu connaissance alors que ces patriotes font le siège du camp militaire français depuis quelques jours,  tentant d'empêcher les convois de passer.

Balle à terre

FRATERNITE MATIN fait sa Une d'ailleurs sur l'appel lancé par le président Gbagbo lui-même, à l'approche de cette «date fatidique» du 15 octobre prévue pour l'opération de désarmement : «Tous balle à terre» demande le numéro 1 ivoirien qui appelle la population à«ne pas être fébrile» : «Il y a un calendrier, explique-t-il, qui est conçu par nous-mêmes en accord avec tous nos amis de par le monde qui sont venus nous aider, or si nous nous excitons, nous allons compliquer les choses qui deviennent plus simples». 

«Dernière ligne droite», dans la campagne électorale, titre CAMEROON TRIBUNE : dans moins d'une semaine, les électeurs se rendent aux urnes, les candidats et leurs états-majors intensifient l'opération de charme. L'un de ces candidats, John Fru Ndi, «n'a pas été tendre envers ses alliés de la coalition», affirme ce journal.

John Fru Ndi qui, «malgré une popularité manifeste, est sur la défensive», titre LE MESSAGER. Lors de son meeting sur l'esplanade du stade de la Réunification, à Douala, il a voulu se présenter en candidat «unique» de l'opposition : il a mobilisé une foule importante mais, affirme le journal, cela ne crée pas toujours une dynamique de victoire.

MUTATIONS s'interroge : «Est-ce que le paquebot de ces 16 candidats à l'élection présidentielle va arriver à bon port, avec tous ses passagers à bord ? On est en droit d'en douter un peu, tellement certains se montrent déjà essoufflés, en terme de message à passer aux électeurs». Tandis que LA NOUVELLE EXPRESSION, autre journal camerounais, se demande si «le palais n'a pas censuré l'Observatoire national des élections».

Le journal hasarde un commentaire, à propos de cette campagne électorale sur ceux qu'il appelle «nouveaux mercenaires», allusion à tous ceux qui sont «réquisitionnés pour produire du bruit contre rémunérations, et qui d'ailleurs peuvent changer de concubinage politique au gré de leurs engagements, et de ce qui l'accompagne, selon ce journal : le vin, la bière, le riz, le poisson, la viande... Le pagne du parti, ses gadgets, ses casquettes ou même ses textes de base ne constituent plus à proprement parlé des signes d'adhésion ni des repères de filiation politique».

Pieds nickelés

Et à propos des mercenaires - mais ce ne sont pas les mêmes - à signaler un dossier dans le mensuel CONTINENTAL : le business de la guerre. Quand de véritables entreprises militaires privées surgissent, «pour le pire et parfois pour le meilleur» : la Guinée Equatoriale, l'Irak... Le journal rappelle le cas Bob Dénard, avec ses entreprises successives aux Comores. Et il détaille l'équipée des «Pieds Nickelés à Malabo». En définitive, «mercenaires ou sociétés militaires privées, tout cela reste très politique», explique le rédacteur en chef de LA LETTRE DU CONTINENT, interrogé par le journal.

Les titres de la presse sénégalaise : «Baisse de près de 5 % sur les prochaines factures d'électricité confirmée par le ministre», titre LE SOLEIL. Même chose pour SUD : «Les ménages vont danser la java sans se poser  plus de questions...», écrit l'éditorialiste de ce journal. Tandis que WALFADJRI ouvre sur les dissensions au sein du parti d'Abdoulaye Bathily. Et que LE QUOTIDIEN, lui aussi, titre sur l'accusation formulée par le porte-parole du Parti libéral, qui s'en prend à cette Ligue démocratique : «La sortie de Bathily est fantaisiste, inélégante et irresponsable».

Titre du POTENTIEL, un des quotidiens de Kinshasa : à l'occasion de l'ouverture de la session d'octobre de l'Assemblée nationale, le président Olivier Kamitatu «déplore le retard du gouvernement en matière budgétaire et appelle l'exécutif à un sens politique élevé». Tandis que L'AVENIR estime que «les acteurs nationaux n'ont plus droit à l'erreur même si l'ONU a prorogé le mandat de sa mission au Congo, la Monuc, jusqu'au 31 mars prochain : elle aura pour tâche, entre autres, de contribuer au bon déroulement du processus électoral».

A Madagascar, LA GAZETTE s'interroge : le président Ravalomanana peut-il faire mieux que les anciens régimes ? En tout cas, selon ce journal, sa société, Tiko, serait menacée. Titre de l'éditorial : «Aux salaires et irresponsabilités». L'EXPRESS ouvre sur le rachat de l'ancienne société nationale Sud Madagascar Textile, qui pourrait ouvrir des perspectives de reprise économique pour Toliara, une région économiquement défavorisée. Tandis que MIDI reprend l'avertissement de la ministre de la Justice à propos de la corruption : «Il n'y aura plus aucune tolérance pour les coupables», promet-elle.

Au Kenya, un rapport demande que le gouvernement reprenne des terres attribuées illégalement à des privés. Il publie également un commentaire à propos du rôle de l'épouse du président Kibaki, «Mama Lucy : qu'elle se tienne éloignée de la politique !».

A l'Ile Maurice, signale L'EXPRESS de Port-Louis, des mirages de l'armée indienne en démonstration, et la Chine qui promet de limiter ses exportations de textile, dans les discussions à l'ONC, ce qui intéresse de près, bien sûr, l'Ile Maurice.

Dans COMORES INFO, un bulletin édité à la Réunion, la confirmation de Damir Ben Ali comme président de l'Université des Comores. Le bulletin rend compte également de l'appel qu'avait lancé le vice-président Caabi : il avait réclamé «la patience des syndicats».

Bouteflika à Pretoria : entre l'Algérie et l'Afrique du Sud c'est «le même cap», commente EL MOUDJAHID, un des quotidiens d'Alger.

Et puis la reparution du satirique panafricain du GRI-GRI INTERNATIONAL, héritier notamment de LA GRIFFE, ancien hebdo gabonais, qui ne manque pas de brocarder la vie politique de l'Emirat du Mollah Omar B. Et de s'étonner de toutes ces «affaires d'Etat» entre le Gabon et le Congo B, sous le titre «la roue de la fortune».


par Philippe  Leymarie

[05/10/2004]


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