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Côte d’Ivoire

Le général Poncet accuse les proches du président

Sukhoï-25 ivoirien détruit par l'armée française en représailles au bombardement du camp Licorne de Bouaké. Qui avait intérêt à attaquer le contingent français?  (Photo : AFP)
Sukhoï-25 ivoirien détruit par l'armée française en représailles au bombardement du camp Licorne de Bouaké. Qui avait intérêt à attaquer le contingent français?
(Photo : AFP)
L’ancien chef du contingent français Licorne, le général Henri Poncet, mis en examen le 13 décembre pour complicité d’homicide volontaire dans l’affaire Firmin Mahé, avait été appelé à témoigner quelques jours auparavant par la juge Brigitte Raynaud dans le cadre de l’affaire du bombardement aérien du camp français de Bouaké. Le 6 novembre 2004, deux bombardiers de l’armée de l’air ivoirienne avaient fait 10 tués lors de l’attaque, dont 9 soldats français. La juge Raynaud, qui vient de mettre le général Poncet en examen, avait donc recueilli le 9 décembre le témoignage de ce dernier sur la chaîne des responsabilités qui a abouti au bombardement du camp français.

Pour le général Poncet deux personnes dans l'entourage de Gbagbo pouvaient avoir intérêt à bombarder le camp français. Il cite le conseiller pour les questions de défense, Kadet Bertin. Et le capitaine Seka Yapo. D'après les déclarations du général Poncet au juge Raynaud, l'entourage de Gbagbo cherchait, avec le bombardement du camp français, à favoriser le déclenchement des évènements d'Abidjan qui étaient, selon lui, parfaitement planifiés. On se souvient que durant les journées qui avaient suivies, de graves affrontements avaient opposé manifestants pro-Gbagbo et soldats français à Abidjan.

Pour maître Balland, l'avocat des familles des victimes françaises, les déclarations du général qui figurent au dossier devraient permettre au juge de lancer des mandats d'arrêt. Reste que la juge d'instruction du tribunal aux armées, Brigitte Raynaud est dans une situation délicate. Elle a mis en examen Poncet pour complicité d'homicide volontaire dans l'affaire Firmin Mahé et, en même temps, elle a recueilli le témoignage du même Poncet dans l'affaire du bombardement de Bouaké. Les deux affaires ont beau être séparées, on peut se demander si le témoignage de Poncet n'est pas amoindri par l'affaire Mahé.


par Olivier  Rogez

Article publié le 15/12/2005 Dernière mise à jour le 15/12/2005 à 16:02 TU