Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Tourisme

L’Afrique enregistre la plus forte croissance

Le nombre de touristes en Afrique a augmenté de plus de 10% entre 2004 et 2005.(Photo: South African Tourism)
Le nombre de touristes en Afrique a augmenté de plus de 10% entre 2004 et 2005.
(Photo: South African Tourism)
Parent pauvre du tourisme mondial, le continent africain a enregistré en 2005 la plus forte croissance du nombre de touristes comparativement aux autres destinations. D’après les chiffres fournis par l’organisation mondiale du tourisme (OMT) à Madrid -où elle a son siège-, 36,7 millions de visiteurs se sont rendus en Afrique, soit plus 10,1% par rapport à l’année 2004. Les chiffres doivent cependant être pondérés car ils regroupent tous les types de déplacements : voyages d’affaires, tourisme de loisir et retour au pays des expatriés. Par ailleurs, tous les pays d’Afrique ne bénéficient pas de la progression.

Les cartes postales sont variées comme autant d’invitations à la baignade et au farniente, ou à la découverte. Il y a la mer, le sable chaud, les palmiers et les cocotiers ; il y a aussi les forêts équatoriales, les chefferies Bamileke, l’architecture du pays Dogon, les circuits en pinasse sur le fleuve Niger, les safaris et les randonnées sahariennes : l’Afrique dispose d’un potentiel riche de tourisme de nature, d’écotourisme et de tourisme culturel. Sur fond de prospérité générale du tourisme international -lequel a progressé de 100 millions de visiteurs au cours des trois dernières années-, le continent africain fait figure toutefois de parent pauvre : il représente seulement 4,4% des arrivées de touristes internationaux et 2,8% des recettes. Toutefois, et bien qu’insuffisante, la progression est très encourageante ; en 2005, l’Afrique a connu la plus forte croissance mondiale avec une augmentation de 10,1% par rapport à l’année 2004.

L’embellie ne touche pas également tous les pays d’Afrique. Globalement, la croissance se maintient en Afrique du Nord avec une augmentation de 5% au Maroc et de 8% en Tunisie en 2005 : avec 5 501 000 visiteurs pour le premier et 5 998 000 pour le second, «les deux pays bénéficient de taux de change favorables, de prix compétitifs et de meilleures possibilités d’accès par voie aérienne», souligne le rapport. Ils bénéficient également des visites traditionnelles de leurs ressortissants résidant à l’étranger, pendant les périodes scolaires.

En Afrique subsaharienne, Maurice -où les capacités aériennes ont été renforcées- a enregistré 719 000 visiteurs en 2005 (soit +6% par rapport à 2004) et l’Afrique du Sud 6 815 000 visiteurs (soit +10%). Cette progression a atteint des résultats remarquables au Kenya où se sont rendus 1 132 000 visiteurs en 2005 (+31%) et au Mozambique dont la progression a été évaluée à  +37% entre janvier et septembre 2005 par rapport à la même période en 2004. A contrario, le nombre des arrivées aux Seychelles a stagné (+0,3%) car «ce pays continue d’être confronté à la vive concurrence de destinations moins chères offrant des produits mer-soleil similaires», expliquent les analystes de l’OMT.

L’Afrique du Sud reste la première destination du tourisme récepteur

Manque d’infrastructures, perception d’un risque d’insécurité lié aux conflits armés dans certains pays, coûts élevés du transport aérien, problèmes sanitaires, le continent africain dans son ensemble souffre de ce que le secrétaire général de l’OMT, Francesco Frangialli, appelle «des difficultés objectives». Mais, souligne-t-il par ailleurs : «Nous finissons par nous habituer à ce qui est inacceptable, et le consommateur potentiel de voyages s’efforce d’intégrer la préoccupation pour la sécurité dans le choix de sa destination [sans pour autant] renoncer à voyager». Ainsi peut, par exemple, s’expliquer la reprise des visites au Kenya, un pays qui s’essoufflait ces dernières années après l’attentat perpétré contre l’ambassade américaine de Nairobi (1998) et les attaques terroristes de Mombasa (2002). A partir de l’été prochain, Kenya Airways compte assurer trois vols directs hebdomadaires entre Nairobi et Paris, et transporter ainsi quelque 600 passagers par semaine.

L’Afrique du Sud reste la première destination choisie par les touristes. Elle poursuit des actions de promotion en direction des marchés traditionnels et entame une nouvelle stratégie de positionnement par rapport à la concurrence : elle a annoncé qu’elle accueillerait la Coupe du monde de football en 2010 et stimule les investissements dans le développement et le marketing. Ne bénéficiant pas des mêmes atouts, des pays comme le Mali, la Mauritanie et Madagascar tirent correctement leur épingle du jeu : à titre d’exemple, citons Madagascar qui est passé de 139 000 visiteurs à 200 000 entre 2004 et 2005, et le Mali de 70 000 à 113 000 visiteurs sur la même période.


par Dominique  Raizon

Article publié le 25/01/2006 Dernière mise à jour le 25/01/2006 à 18:56 TU