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Indonésie

Séisme à Java : le bilan s’alourdit

Des soldats indonésiens cherchent à Yogyakarta des survivants sous les décombres.(Photo : AFP)
Des soldats indonésiens cherchent à Yogyakarta des survivants sous les décombres.
(Photo : AFP)
Le bilan après le fort séisme de samedi en Indonésie, dans le sud de l’île de Java, ne cesse de s’alourdir : plus de 5 100 morts et près de 20 000 blessés, sans parler de centaines de milliers de déplacés. Un bilan encore provisoire, les chiffres pourraient encore augmenter, selon les autorités. Le gouvernement demande l’aide de la communauté internationale. Son appel a été entendu. Plusieurs pays dont les Etats-Unis, la Chine, l’Arabie saoudite et l’Union européenne ont annoncé l’envoi de tonnes de matériel, de vivres et de médicaments de première urgence.


(Carte : Stéphanie Bourgoing / RFI)
(Carte : Stéphanie Bourgoing / RFI)

Quarante-huit heures après le tremblement de terre qui a secoué, samedi matin, l’île de Java autour de la grande ville Yogyakarta, on commence à saisir la réelle ampleur de la catastrophe qu’est en train de vivre l’Indonésie. Le dernier bilan et encore provisoire est de 5 136 morts et 20 000 blessés. La majorité des victimes est originaire des villes voisines de Bantul et de Kulonprogo, au sud-ouest de Yogyakarta. La secousse très violente a entraîné l’effondrement rapide des habitations. Au moins 4 000 édifices ont été détruits et les estimations font état  de 200 000 personnes déplacées.

Dans la seule localité de Bantul, 2 000 personnes ont été tuées et 80 % de maisons détruites. Pour ces centaines de milliers de personnes sans abri, il a été bien difficile de se protéger de la pluie battante. Et partout, les mêmes scènes de désolation et de désespoir se répètent. Les sinistrés plongés dans le dénuement le plus total manquent d'eau potable ou de nourriture et de tentes. Autre inquiétude, l’urgence sanitaire. Les hôpitaux sont totalement bondés et le personnel soignant insuffisant pour assurer l’ensemble des soins. Les médecins débordés traitent les blessés à l’extérieur des hôpitaux, de crainte que des répliques provoquent de nouveaux effondrements.

Le volcan Merapi en pleine activité

Cette catastrophe est la pire dans l’archipel depuis le tsunami du 26 décembre 2004 qui avait fait 168 000 morts dans la région de Sumatra. Le gouvernement qui a décrété l’état d’urgence pour une période de trois mois, a lancé, dimanche après-midi, un appel à l’aide internationale. L’appel a été entendu. L’Union européenne a d’ores et déjà débloqué trois millions d’euros destinés aux besoins vitaux. Les Etats-Unis ont promis 2, 5 millions de dollars, la Chine a annoncé 2 millions de dollars et une assistance matérielle, l’Arabie saoudite a proposé encore plus : 5 millions de dollars. Parmi les autres pays qui se sont portés au secours de l'Indonésie, en proposant non seulement de l'argent, mais aussi du matériel, des vivres et des médicaments ainsi que des équipes spécialisées dans la recherche des survivants et les soins médicaux, l'Asie figure en bonne place avec le Pakistan, la Malaisie, la Corée du Sud, Singapour, Taiwan et le Japon. De même, le Canada, la Grande-Bretagne, la Norvège et la France ont annoncé l’envoi de plusieurs tonnes de fret humanitaire.

Sur place, la situation est critique. Les agences des Nations unies et de la Croix- Rouge ont tenu, lundi, une réunion pour organiser cette aide. L’acheminement des secours vers les zones sinistrées et notamment les villages reculés, pose problème. La progression des camions de vivres et de matériel de soins est ralentie par d’énormes embouteillages dus aux routes fissurées, aux débris et à la pluie. Et si  les infrastructures ont été rétablies dimanche dans le centre de Yogyakarta, à la périphérie le courant électrique et les communications téléphoniques restaient toujours coupées. De nombreux sinistrés ayant tout perdu exprimaient, dès dimanche, leur frustration de ne pas recevoir d’aide, accusant le pouvoir d’inefficacité. Une panique amplifiée par le fait que les Indonésiens s’inquiètent d’une éventuelle éruption du Volcan Merapi en pleine activité. Lundi matin, des masses nuageuses composées de gaz brûlants commençaient à s’échapper du cratère.



par Myriam  Berber

Article publié le 29/05/2006Dernière mise à jour le 29/05/2006 à 17:04 TU