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Sénégal-Espagne

Des patrouilles mixtes contre les clandestins

Ousmane Ngom (G.), le ministre de l'Intérieur sénégalais et Alberto Saiz Cortes, ministre espagnol de la Sécurité, ont signé un accord pour lutter contre l'émigration clandestine. 

		(Photo: AFP)
Ousmane Ngom (G.), le ministre de l'Intérieur sénégalais et Alberto Saiz Cortes, ministre espagnol de la Sécurité, ont signé un accord pour lutter contre l'émigration clandestine.
(Photo: AFP)
Les autorités sénégalaises et espagnoles ont signé jeudi à Dakar un accord qui donne le coup d’envoi de patrouilles mixtes euro-sénégalaises pour enrayer le flux de migrants clandestins vers l’archipel des Canaries.

De notre correspondant à Dakar

Sourires et poignées de mains jeudi à Dakar, au ministère de l’Intérieur : le maître des lieux, Ousmane Ngom, le secrétaire d’Etat espagnol en charge des services de renseignements et le patron de la Guardia civil ont signé un accord pour une «gestion concertée» de  la question de l’émigration clandestine.

En mai dernier, Dakar avait déjà mis en place une cellule mixte gendarmerie, police, armée, douane pour stopper l’hémorragie. Mais de nombreux candidats à la périlleuse traversée vers les Canaries ont malgré tout continué à prendre la mer.

Madrid a donc dépêché une délégation ministérielle, lundi. Et après trois jours de concertations, les experts espagnols et sénégalais ont abouti à cet accord qui prévoit le déploiement  dans les eaux sénégalaises de moyens européens de l’opération Frontex de lutte contre l’émigration clandestine, mais en collaboration étroite avec les Sénégalais.

«Commandement mixte»

«Ce sera un système de commandement mixte, précise l’ambassadeur d’Espagne à Dakar, Fernando Moran. Il y aura des équipages mixtes. Les Européens s’occuperont de tout ce qui concerne la navigation. Mais les fonctions de police, c'est-à-dire d’interpellation et d’identification, seront faites par les forces sénégalaises».

Pour mener tout cela à bien, l’accord prévoit bien sûr un renforcement des moyens de surveillance maritime et aérienne. «Il y aura deux avions et un hélicoptère comme moyens aériens pour commencer, poursuit l’ambassadeur espagnol. Et il y aura aussi trois patrouilleurs sénégalais et trois patrouilleurs européens».

En outre, des agents de liaison espagnols seront dépêchés à Dakar et des Sénégalais en Espagne. Car c’est à Tenerife sur l’archipel des Canaries qu’est installé le centre de coordination de Frontex.

Ce nouveau dispositif doit, en principe, être progressivement mis en place d’ici la fin de la semaine, puisque l’accord  est censé entrer en vigueur dès sa signature. Mais les deux délégations ont insisté sur la nécessité d’accompagner ces mesures sécuritaires d’initiatives en faveur du développement pour s’attaquer aux causes de l’émigration clandestine. L’Espagne s’est déjà engagée à augmenter son aide au Sénégal, où le gouvernement a, de son côté, lancé le plan REVA qui doit, en théorie, inciter les jeunes à s’investir dans l’agriculture.



par Christophe  Champin

Article publié le 25/08/2006 Dernière mise à jour le 25/08/2006 à 12:49 TU