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Editorial politique

La pyramide inversée

Patrice Biancone 

		(Photo RFI)
Patrice Biancone
(Photo RFI)

Avoir la main, malgré la défaite, et vouloir la conserver, quoi de plus normal ? L'histoire politique est remplie d'exemples de ce genre, et dans la mémoire collective de gauche récente, il n'y a guère que Lionel Jospin qui a quitté le navire PS en perdition après une défaite historique dont la gauche n'est toujours pas parvenue à se remettre. Il faut en effet remonter à 2002 pour comprendre ce qui se passe aujourd'hui. 2002, date d'un naufrage qui a vu la gauche prendre l'eau sans pour autant parvenir à se renflouer, à se remettre en question, à se rénover et à se donner un chef indiscutable et indiscuté alors qu'elle pouvait le faire. C'est là tout le bilan de François Hollande, disent aujourd'hui les opposants de Ségolène Royal. Deux défaites à l'élection présidentielle à son actif en dix ans de premier secrétariat. Et même si en 2002, il a su éviter le pire en résistant aux élections législatives, cette fois-ci, on voit mal comment il pourrait se tirer d'affaire à moins d'inverser la tendance d'ici la fin du cycle électoral dans lequel nous sommes engagés, ce qui parait peu probable, l'ambition des socialistes étant avant tout de limiter les dégâts...

Finalement, la recherche du consensus ne constitue plus une politique capable de séduire les Français. Ils attendent autre chose. Un esprit plus combatif. Des propositions différentes. Une ouverture. Bref, une nouvelle façon de faire de la politique comme Nicolas Sarkozy a su le proposer, donnant corps au rêve d'une majorité d'électeurs et laissant loin derrière lui, plus de six points, une Ségolène Royal dont les tentatives d'ouverture ont paru bien tardives et bien timorées et dont un sondage nous dit ce matin que seuls 51% de ses électeurs ont voté pour elle par adhésion, les autres le faisant pour contrer Nicolas Sarkozy.

Il n'empêche, Ségolène Royal veut être la femme de la rénovation non seulement du Parti socialiste, mais également de la gauche en général.

Or, toute volonté de conduire son camp, ne peut que se heurter aux ambitions des autres, des amis ou pseudo amis, ceux que François Hollande a désigné hier, en expliquant qu'ils n'ont guère aidé la candidate pendant la campagne, mais qu'ils sont les premiers à vouloir prendre sa place parce qu'il se croient plus légitimes qu'elle pourtant désignée par les militants, c'est-à-dire, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn et dans une moindre mesure, les amis de Lionel Jospin, qui considèrent aujourd'hui que le parti n'a pas toujours été respecté.

Une bien curieuse façon de serrer les rangs alors qu'il y a beaucoup de travail à faire. Et ce ne sont pas quelques victimes expiatoires, quelques boucs émissaires, qui permettront à la gauche de redevenir majoritaire dans un pays dont la nouvelle et principale caractéristique et que la pyramide des âges s'est inversée, les jeunes devenant minoritaires et les élections se jouant désormais plus à droite qu'à gauche ou au centre...


par Patrice  Biancone

[08/05/2007]

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