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Editorial politique

Sens du pragmatisme

Patrice Biancone 

		(Photo RFI)
Patrice Biancone
(Photo RFI)

Cap sur les législatives. Après la victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, les formations politiques travaillent d'arrache-pied pour confirmer la victoire dans le cas de l'UMP, et pour éviter une nouvelle défaite traumatisante dans le cas des socialistes et du nouveau Mouvement démocrate de François Bayrou. Une mission qui ne sera pas facile à remplir si l'on observe, dans le détail, les scores réalisés par Nicolas Sarkozy, arrivé en tête dans 372 des 577 circonscriptions, ce qui devrait, théoriquement, lui permettre d'obtenir une majorité absolue à l'Assemblée nationale, à moins que les Français choisissent de rééquilibrer les pouvoirs.

Plusieurs députés sortants de l'opposition ont d'ailleurs déjà lancé leur campagne, souhaitant prouver qu'il y a de l'espoir après la défaite et que le moral reste bon. D'ailleurs la visite à Paris, aujourd'hui 11 mai, de Tony Blair, qui a annoncé qu'il quitterait le pouvoir le 27 juin prochain, est un élément de réflexion pour le PS et ses responsables. Hier, nombre d'entre eux ont évoqué ses dix ans passés au pouvoir, naviguant entre admiration, pour avoir su mettre un terme à 20 ans de règne de la droite, et condamnation pour sa participation à la guerre d'Irak.

En fait, tout se passe comme si les socialistes redécouvraient Tony Blair au moment de son départ, en remettant sur le tapis, non seulement sa vision de l'économie que d'aucuns, en d'autres temps, avaient jugé trop libérale. Mais également ce que doit faire le PS pour se moderniser et se réconcilier avec l'économie justement, comme Tony Blair avait su le faire en son temps pour la reconquête.

Un peu tard. Et ce, d'autant plus que Tony Blair ne cache pas son «admiration» pour Nicolas Sarkozy, dont il dit partager le sens du pragmatisme et l'absence de vision idéologique, ce qui a fait son propre succès outre-Manche.

Question de positionnement. Question d'influence. Et question d'avenir. La lutte au PS, lutte pour l'instant feutrée pour cause de législatives, aurait même poussé Ségolène Royal a envisager de se représenter dans les Deux-Sèvres, alors qu'elle nous avait expliqué qu'elle ne serait pas candidate aux élections législatives pour respect du non cumul des mandats, cela avant qu’elle ne démente l’intention. Il faut dire que l'ambition a changé. Comprenez que pour préparer l'élection de 2012, il est vrai qu'il vaut mieux être député, mais qu’en même temps, quand on a fait de la rénovation son cheval de bataille, il faut rester cohérent sous peine de perdre en crédibilité. D'où ces tergiversations et ce regain d'intérêt pour Tony Blair qui a su rénover la gauche britannique à sa façon...


par Patrice  Biancone

[11/05/2007]

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