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Chronique ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique)

Comment sauver le sommet UE-Afrique ?

Anne-Marie Mouradian 

		(Photo RFI)
Anne-Marie Mouradian
(Photo RFI)
Le deuxième sommet Europe-Afrique, prévu en décembre à Lisbonne, est menacé d’un double boycott. Gordon Brown, le Premier ministre britannique, a dit cette semaine qu’il ne s’y rendrait pas si le président Robert Mugabe était invité. Et si leur homologue zimbabwéen, interdit de séjour en Europe, n’est pas invité, ce sont les autres chefs d’Etat africains qui boycotteront la réunion, a rappelé jeudi dernier le président zambien, qui exerce actuellement la présidence de la SADC, la Communauté de Développement d’Afrique australe. Face à ce casse-tête, le Portugal, président en exercice de l’Union européenne, s’efforce avec le soutien d’une majorité d’Etats membres de sauver à tout prix le sommet, déjà une fois reporté en 2003.

« Nous partageons l’analyse de Gordon Brown sur la situation catastrophique au Zimbabwe en matière de Droits de l’homme, mais il ne s’agit pas d’un Sommet Europe-Zimbabwe » insiste, de son côté, la Commission européenne. « Il ne peut pas être l’otage des relations entre Londres et Harare, c’est un sommet entre l’Europe et l’Afrique, et sa tenue a une importance prioritaire pour discuter avec nos partenaires africains de sujets cruciaux comme la paix, la sécurité, l’immigration, l’énergie et le changement climatique ». Bruxelles dénonce aussi la politique du « deux poids, deux mesures » qui consisterait à boycotter Robert Mugabe tout en invitant, par exemple, le président du Soudan, Omar el-Béchir.

Le sujet fait actuellement l’objet d’intenses échanges diplomatiques entre les capitales européennes, et entre Européens et Africains.

Le Portugal aurait l’intention d’inviter l’ensemble des 53 chefs d’Etat africains, sans exception, mais en laissant aux Africains le choix de décider à quel niveau sera représenté le Zimbabwe.

Une solution serait que le président zimbabwéen se fasse remplacer par son ministre des Affaires étrangères, comme c’est le cas pour la Birmanie, lors des rencontres au Sommet UE-ASEAN entre Européens et Asiatiques. Mais pour le moment, les Etats africains ne semblent pas retenir cette formule.

Dans le même temps, Bruxelles estime que la présence de Robert Mugabe en personne au sommet Europe-Afrique pourrait avoir un aspect positif : ce serait l’occasion d’avoir, enfin, une grande discussion au plus haut niveau sur la situation des Droits de l’homme dans son pays.


par Anne-Marie  Mouradian

[22/09/2007]

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