Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Chronique ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique)

Lancement de l’Eufor Tchad/RCA

Anne-Marie Mouradian 

		(Photo RFI)
Anne-Marie Mouradian
(Photo RFI)

Lundi prochain, le conseil des ministres européens des Affaires étrangères prendra la décision formelle d’envoyer une force au Tchad et en Centrafrique. Les 27 donneront en même temps le feu vert au général irlandais Patrick Nash qui commandera la mission depuis Paris, pour convoquer une conférence de « génération de forces » au cours de laquelle chaque Etat membre indiquera les moyens militaires précis qu’il est prêt à mettre à disposition. Hormis la France qui devrait fournir la moitié des quelque 3 000 hommes, peu de pays se sont engagés jusqu’à présent et ceux qui l’ont fait ont annoncé des contributions modestes : l’Irlande enverrait 350 soldats, la Suède qui a refusé de prendre le commandement de l’opération fournirait 200 hommes, la Pologne 150…

Ni l’Allemagne, ni la Grande-Bretagne ne sont disposées à envoyer de troupes. Mais dans le même temps, tout le monde s’inquiète d’une mission à trop forte composante française qui serait perçue comme partiale par les groupes rebelles et une partie de la population tchadienne. « Il y a un grand risque », répètent les organisations humanitaires comme Oxfam, présentes sur le terrain. La question fait l’objet d’un débat interne au sein des 27. Pour souligner le caractère européen de la mission, la France qui dit vouloir « plus d’Europe en Afrique », était d’accord pour que le QG stratégique soit situé, non au Mont-Valérien près de Paris, mais à Bruxelles. La suggestion a été rejetée par la Grande-Bretagne soucieuse d’éviter tout semblant de concurrence européenne au quartier général de l’OTAN. Des pays tiers non membres de l’UE, comme la Turquie ou le Canada, seront également sollicités pour participer à la mission.

Au niveau du financement, le budget commun de l’opération serait limité à 99,2 millions d’euros et chacun des 27 Etats membres y contribuera en fonction de son produit intérieur brut. Ce pot commun devrait servir, en principe, à financer les installations et le transport mais le coût du seul acheminement des troupes est estimé, de source française, à 386 millions d’euros ! Tout le reste, autrement dit la plus grosse partie des frais, sera assumé par les budgets nationaux, chaque pays participant prenant en charge les salaires de ses militaires.


par Anne-Marie  Mouradian

[13/10/2007]

Chronique ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique) : les précédent(e)s







Les derniers éditos et chroniques (texte)

Chronique des matières premières


Chronique des médias


Chronique ACP


Chronique armée-défense