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Editorial sports

Porte-maillot

Gérard Dreyfus 

		(Photo RFI)
Gérard Dreyfus
(Photo RFI)

Le football est omniprésent dans nos sociétés. En France, la publicité y fait abondamment référence. Après tout, c’est naturel pour les sociétés qui vivent par le sport et, d’une certaine manière, pour le sport. Leur créativité n’a pas de limites.

C’est une pub.

Je ne vous dirai pas pour quel équipementier. Mais, le texte en surimpression d’un joueur de l’équipe de France de football est magnifique.

Je m’en serais voulu de ne pas vous le lire in extenso.

« Ce maillot n’est pas à moi.
Il appartient à ceux qui l’ont porté avant moi.
Il appartient à ceux qui croient en leurs rêves.
Il appartient aux enfants qui jouent dans les cours d’école.
Il appartient à ceux qui ont besoin d’avoir des héros.
Il appartient à ceux qui nous aiment jusque dans la défaite.
Il appartient aux enfants qui accrochent des posters sur les murs de leur chambre.
Il appartient à ceux qui nous donnent envie de courir plus vite.
Il appartient à ceux qui nous suivent jusqu’au bout du monde.
Il appartient à ceux qui ont besoin de partager leurs émotions
Il appartient à demain, hier et aujourd’hui.
Il appartient à ceux qui pleurent quand on gagne.
Il appartient à ceux qui pleurent quand on perd.
Ce maillot leur appartient, ce maillot c’est eux.
Ce n’est pas moi qui porte ce maillot
C’est lui qui me porte. »

Une publicité qui résume à elle seule ce que représente une SELECTION nationale, ce qu’elle exprime d’un pays aujourd’hui.

Ce n’est pas en Angleterre que les journaux auraient publié, ces derniers jours, l’image d’un de leurs joueurs accompagnée d’un tel texte. Et pour cause, l’Angleterre ne disputera pas le prochain Euro, écartée au dernier moment, chez elle, à Wembley, temple du football anglais, par la Croatie.

Mes confrères d’outre-Manche ont abondamment déversé leur bile à peu près sur tout le monde, l’entraîneur bien sûr, le gardien, coupable de maladresses invraisemblables, et tous ses camarades, sans oublier l’ensemble des joueurs étrangers de plus en plus présents, accaparants, estiment la plupart des Anglais, en Premier League. Oui, on a parlé d’une véritable humiliation.

Le plus extraordinaire, c’est l’explication fournie par le gardien de West Ham, un des clubs londoniens, Robert Green. C’est la faute à la vidéo. Pardon aux jeux vidéo. « Je pense, a-t-il dit, que nous aurions une meilleure équipe si on pouvait aller dans toutes les cités et jeter les consoles vidéo. Dans les autres pays, l'Argentine et le Brésil en particulier, des joueurs apparaissent parce que leur choix se fait entre football et rien. Nous, nous vivons dans un pays où nous avons des choix et peut-être que la volonté et le désir d’échapper à sa condition n’est pas aussi évident. Si j’ai bien compris, dans le football, l’avenir appartiendrait aux pauvres. Peut-être y a-t-il une meilleure formulation : l’avenir appartient à ceux qui se battent ».


par Gérard  Dreyfus

[01/12/2007]

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