Revue de presse des hebdomadaires du 01/02/2009

Les hebdomadaires rendent compte largement de l'émoi qui s'est emparé de l'Eglise catholique depuis que le pape Benoît XVI a esquissé, il y a une semaine, son grand rapprochement avec les intégristes. L'évêque britannique Richard Williamson, qui ne croit pas aux chambres à gaz, fait scandale. Ses propos négationnistes tenus sur une chaine de télévision suédoise ont fait le tour du monde par internet.

Depuis, le prélat s'est excusé, mais il est beaucoup trop tard. D'autant que Williamson, un des quatre évêques ordonnés à Ecône, en 1988, par Monseigneur Lefevbre, est connu comme un adversaire déclaré du retour dans le giron de l'Eglise apostolique et romaine. Il avait déjà dit aussi, à propos du 11 septembre 2001, que « c'est le plus grand mensonge du siècle, et qu'aucun avion n'a jamais détruit les tours de Manhattan ».

« Des propos qui font horreur »

Il y a donc une levée de boucliers, au sein de l'Eglise. La Vie, hebdomadaire chrétien, plutôt à gauche, se rebelle. Il dit non en une, avec l'appel d'une cinquantaine d'intellectuels. « Pas de négationnistes dans l'Eglise ». « Que le pape condamne clairement les propos de Williamson ». Voilà ce qu'ils demandent. Pour La Vie c'est une onde de choc, une crise sans précédent qui s'ouvre chez les croyants.

Le Journal du Dimanche s’attarde lui aussi sur le malaise qui s'est emparé non seulement de l'Eglise de France, mais aussi de la communauté juive. Dans un entretien, le nouveau grand rabbin souhaite de la part de Benoît XVI des réponses claires sur ces questions.

Le Parisien-Dimanche a interrogé Monseigneur André Vingt-Trois, cardinal archevêque de Paris, et patron de l'Eglise de France : « Les propos négationnistes de Williamson ? Inacceptables. Ils font horreur ». Le cardinal justifie cependant la décision du pape, dont « la mission, dit-il, est de travailler à l'unité de l'Eglise ».

Autre magazine à traiter de ce sujet, Valeurs Actuelles, plutôt de droite. Il décortique d'abord la prise de position papale, ce n'est pas toujours facile de savoir ce qui se passe dans les coulisses du Vatican. « Benoît XVI ne s'est jamais résigné à la fracture créée par les intégriste il y a vingt ans », écrit le journal, avant de donner la parole à l'un des fondateurs de l'Institut du Bon Pasteur, un traditionnaliste, disciple de Monseigneur Lefebvre, qui voit , dans « la générosité de Benoît XVI, une légitimité considérable pour les traditionalistes ».

 Ségolène Royal et le monde politique qui l'entoure

Dans le plus grand secret, elle a préparé un livre, en compagnie d'une journaliste de France-Inter, Françoise Degois. Elle n'aurait pas usé de son droit de regard avant la publication, ce qui fait que les propos de Ségolène Royal sont « brut de décoffrage ». A l'emporte-pièce, l'ancienne candidate parle du congrès de Reims, de ce que pensent d'elle les éléphants du PS, de Nicolas Sarkozy et aussi de sa vie privée, un peu. L'échec de son couple avec François Hollande. Tout cela est dans Le Nouvel Observateur qui en publie les bonnes feuilles en avant-première. Cela mérite quelques citations.

A propos des poids lourds du parti, qui l'ont toujours tenue à distance : « Ils ont une conception patrimoniale et possessive de la politique, comme le capitalisme des héritiers ». Et puis, un peu plus loin : « Eûréka! Ils ont trouvé une femme pour battre une autre femme. C'est de l'inconscience à l'état pur, c'est de l'irresponsabilité, c'est une forme de perversion absolue ». Ségolène Royal se dit convaincue qu'elle avait gagné l'élection au congrès de Reims. Elle n'exclut pas de recommencer à prendre d'assaut la direction du PS.

« Un livre-choc »

Bernard Kouchner sous la mitraille. L'hebdomadaire Marianne publie cette semaine quelques feuilles assassines du dernier ouvrage à sensation de Pierre Péan. Consacré au ministre des Affaires étrangères, Le Monde selon K. « Un livre-choc, selon le journaliste Eric Conan, la lecture du livre laisse un immense sentiment de gâchis ». Pour Marianne, cela annoncerait « la chute d'une icône vénérée par les Français ».

Dans Le Journal du Dimanche, son ami, Michel Antoine Burnier explique que le « French Doctor » a risqué sa peau une cinquantaine de fois, et qu'il a vu dans sa vie plus de guerres que Napoléon. « L'accuser d'avoir profité de sa situation pour faire de l'argent est absurde », ajoute l'écrivain. Selon Le JDD, le ministre a démenti. Pour lui, « c'est un règlement de compte ».

 Des nouvelles du France

Au moment où une vente aux enchères va disperser à Paris, des souvenirs du célèbre paquebot, Paris Match publie une photo émouvante sur une double page. « Ce qui reste de cette gloire des océans : une carcasse de couleur bleu-blanc-rouille, déjà à moitié dépecée en baie d'Alang, en Inde. Il est à la découpe en ce moment. 200 travailleurs, payés 2 dollars par jour, s'y relayent jour et nuit. S'il voyait cela, le général De Gaulle en serait tout retourné. Le France était sa fierté. »

par Brice   Barillon

[01/02/2009]