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Revue de la presse française

Revue de la presse française du 20 juin 2009

Une histoire de journaliste, d'abord : comme on le sait, ce métier mène à tout à condition d'en sortir ! On parlait ici même hier matin de Pape Diouf, le président de l'OM, l'Olympique de Marseille. Le journal L'Equipe nous annonce que c'est un autre journaliste qui va le remplacer : Jean-Claude Dassier, ancien d'Europe 1 et directeur de l'information de TF1. L'Equipe annonce la nouvelle comme acquise, elle serait officialisée dès aujourd'hui.

« L'homme Dassier à Marseille »

TF1, la chaîne de télévision française, est-elle un vivier de dirigeants du football ? Avant lui, Charles Villeneuve était parti pour le PSG. Côté télévision, Michel Denisot de Canal+, qui est depuis revenu à ses anciennes amours, était resté sept ans président du même club. Bien entendu, le maniement de l'actualité ne préjuge en rien des résultats à venir du club.
En tout cas, Jean-Claude Dassier est « un homme à la poigne de fer », selon le portrait qui en est fait par L'Equipe, « c'est un professionnel reconnu ». Avant TF1, il est passé par Eurosport et LCI. Le journal n'hésite pas à dire qu'il « a une âme de chef et des manières parfois brutales ». Ce qui explique le titre de L'Equipe: « L'homme Dassier à Marseille ». On pourrait parler de l'homme de fer aussi, comme le feuilleton télévisé.

L'attentat anti-français de Karachi : une affaire de pots-de-vin ?

C
ela ressemble à un feuilleton télévisé mais c'est un journal régional, La Nouvelle République du Centre-Ouest qui fait cette comparaison en expliquant que « les téléspectateurs familiers d'une série comme « Reporters » ont l'impression de découvrir de nouveaux épisodes. La fiction télévisée commençait par l'explosion d'un bus français attribuée aux islamistes pour faire finalement apparaître un obscur contrat de plusieurs milliards de dollars avec pots-de-vin occultes et compromissions en tous genres ».
Le Télégramme de Brest
rappelle, de son côté, « avoir évoqué cette hypothèse dès le lendemain » et qu'elle est, hélas, plausible.
Libération se demande, à la une, si c'est « un scandale français ? ». Le journal fait un dossier de trois pages sur les derniers développements de l'enquête, révélés par les deux juges d'instruction devant les familles des victimes. Ils ont évoqué une autre piste, « cruellement logique », selon le mot de l'un des deux magistrats : « celle d'une vengeance de responsables pakistanais furieux de ne pas avoir reçu les commissions promises par la France ».

« 
Une fable ridicule »

L'attentat de Karachi a eu lieu en 2002 : 14 victimes, trois Pakistanais et onze ingénieurs français des arsenaux de la marine, la DCN, basée à Saint-Nazaire et qui participaient à la construction de sous-marins pour le Pakistan. On avait évoqué la piste du terrorisme et d'al-Qaïda.
Pour le moment, l'heure est aux démentis. Pour Nicolas Sarkozy, « c'est une fable ridicule et grotesque ».
Edouard Balladur, qui était Premier ministre, a déclaré « en gros » comme dit Le Midi Libre : « je vous demande de vous arrêter ; il n'y a aucune preuve ».
Libération
demande que le dossier judiciaire soit rendu public « pour voir si cet attentat est lié à une affaire de commissions occultes » et à « un affrontement impitoyable entre deux fractions de la droite où les uns cherchent à couper aux autres leurs financements occultes », selon la formule de Laurent Joffrin.

Journée décisive en Iran

« Le monde vous observe » disait Barack Obama cette nuit, s'adressant directement à Téhéran.
La presse française voit cette journée comme « décisive pour la liberté », c'est le titre du Figaro. L'opposition prévoit de se rassembler dans la rue malgré le durcissement du discours de l'ayatollah Khamenei. Commentaires de Libération : « le guide suprême adresse une fin de non-recevoir à la rue ». Tandis que Le Parisien-Aujourd'hui en France y voit « une menace ».
Le journal Le Monde publie un dossier très complet sur l'Iran. L'histoire de la République islamique : 30 ans de guerre et de conflits. Il donne la parole à cinq intellectuels iraniens avec cette question : « est-ce un soubressaut ou l'agonie du régime ? ». L'avocate iranienne, Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix 2003, redoute « un début de guerre civile » et note qu'il y a eu « des centaines d'arrestations ».
« Nous sommes tous iraniens », s'exclame de son côté, ce matin, L'Est Républicain. C'est une façon de répondre aux mises en garde lancées par le guide suprême Ali Khamenei, hier, à la rue.
« Plus le trucage devient évident, écrit Michel Wagner, plus le régime se durcit ».

Les derniers pas de Rachida Dati au ministère de la Justice

Ils ne manquent pas de sel. Le Canard Enchaîné évoquait cette affaire dès le milieu de la semaine, reprise aujourd'hui par Libération. Devant le Conseil supérieur de la magistrature qu'elle présidait, elle s'est « publiquement opposée » au conseiller de l'Elysée chargé des affaires de justice qui s'était déplacé afin d'accélérer la procédure de mutation d'un magistrat. Rachida Dati n'en voulait pas. Elle l'a donc retirée de l'ordre du jour malgré l'intervention du conseiller de Nicolas Sarkozy. Les magistrats seraient une nouvelle fois époustouflés par cette prise de bec qui pourrait, paraît-il, « déboucher sur une crise institutionnelle » selon la présidente du syndicat de la magistrature, citée par Libération.


par Brice   Barillon

[20/06/2009]


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