par Elisabeth Bouvet
Article publié le 31/08/2009 Dernière mise à jour le 31/08/2009 à 09:20 TU
Alors que Paris Quartier d’été a depuis pratiquement un mois plié bagages, alors que les cinémas en plein air ont dégonflé les derniers écrans géants, c’est au tour de la Villette de reprendre le témoin et d’entretenir la flamme festive. En musique grâce au festival Jazz à la Villette (1er-13 septembre) qui irrigue tout le nord de la capitale.
Paris, c’est bien connu, reste pour les amateurs de jazz, une destination privilégiée. Outre les clubs encore relativement nombreux, nombreux également sont les festivals qui animent le calendrier jazzy tout au long de l’année. « C’est en 1996, raconte Frank Piquard, l’un des deux programmateurs de Jazz à la Villette, au lendemain de l’ouverture de la Cité de la musique, qu’est lancée l’idée de créer une manifestation à l’échelle du site en collaboration avec la Grande Halle de la Villette ». Date retenue : juillet.
Il y a sept ans, « devant un contexte culturel parisien devenu très dense », le festival a glissé en septembre, « mais toujours dans la même configuration ». Outre les trois piliers (Cité de la musique, Grande Halle, Cabaret Sauvage), d’autres salles se sont jointes depuis 2005 au concert, généralement localisées dans le XIXe arrondissement de la capitale à l’instar du Point éphémère. Un atout non pas tant géographique du reste que technique : « Ce qui est formidable à la Villette, c’est qu’on a des salles de nature très différentes. Ça va de la salle assise avec une acoustique parfaite comme la Cité, à un immense espace debout comme la Grande Halle, ce qui permet de jouer sur la diversité des rapports scène/salle ». Et donc, sur la diversité des musiques.
D’autant que si en septembre, « on est hors des périodes de tournées », cette contrainte est devenue un atout : « Ça nous a permis de développer un travail autour des créations, et ce sont ces projets inédits qui ont probablement contribué à faire notre identité ». A l’affiche par exemple, cette année, une rencontre entre le pianiste Ahmad Jamal et les saxophonistes Yusef Lateef et Archie Shepp, une adaptation par John Zorn du Cantique des Cantiques avec les comédiens Clotilde Hesme et Mathieu Amalric ou encore, non moins emblématique de l’esprit qui souffle sur le festival parisien, le projet du chanteur Daniel Darc autour de la musique de Jazz. On l’aura noté, « le croisement des genres est aussi une signature de Jazz à la Villette ».
Et pour la première fois, pour cette 7e édition, pas de thématique spécifique même si le festival conserve « un gros volet autour des musiques africaines, créoles » à l’instar du duo Connivences antillaises qui fera dialoguer le pianiste Alain Jean-Marie et le romancier Daniel Maximin et de la toute première soirée qui réunira, entre autres, les Maliens Amadou et Mariam et surtout, venu du Bénin, L’Orchestre poly-rythmo de Cotonou, l’un des temps forts de ce rendez-vous 2009, promet Frank Piquard : « C’est sa première venue en France, notamment ».
Autre expérience initiée cette année, Jazz à la Villette for kids !, soit un programme destiné aux enfants. « La sociologie du XIXe arrondissement a beaucoup évolué ces dix dernières années, et il y a une forte demande pour un jeune public. On va donc tester plusieurs expériences. On a ainsi un projet du saxophoniste François Jeanneau autour de Pierre et le Loup de Prokofiev, on a un ciné-concert avec le pianiste Eric Legnini autour de Félix le chat, et on a trouvé une des rares créations qui s’adressent aux 3-5 ans, le spectacle s’appelle Jazz à la récré ». Ce qui devrait drainer davantage de familles et gonfler les rangs du public, déjà passé de 12 000 à 25 000 spectateurs en l’espace d’à peine quatre ans. Et puisqu’on en est à innover, c’est également la première fois cette année que « la Grande Halle sera utilisée en configuration complètement debout pour des concerts de plus de 3 000 places, ce sera un test pour voir si le public suit ». Deux essais programmés les 1er et 9 septembre à l’occasion de les soirées africaine et soul, jazz et funk. A priori, pas de contre-indication à se déhancher un peu, beaucoup voire passionnément !
kézako