par Elisabeth Bouvet
Article publié le 14/09/2009 Dernière mise à jour le 14/09/2009 à 09:20 TU
Alors que tout un chacun en France a repris qui le chemin des classes, qui la route du travail, la ville de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, prolonge la fête (estivale) en accueillant son désormais traditionnel Festival mondial des théâtres de marionnettes. Une 15ème édition qui se tient du 18 au 27 septembre. Ou l’art délicat de repousser l’automne.
Si le Festival mondial des théâtres de marionnettes en est à sa 15ème édition, son ancienneté dans les murs de Charleville-Mézières approche allègrement le demi-siècle. Créée en 1961 par le marionnettiste Jacques Félix - disparu en janvier 2006 -, la manifestation se tient en effet tous les trois ans. A l’origine donc l’élan d’un passionné qui, au fil du temps, a contribué à faire connaitre sa ville natale dans le monde entier tant et si bien, précise Anne-Françoise Cabanis, la nouvelle directrice artistique du Festival, que « sous quelles que latitudes que l’on soit, lorsqu’on dit aujourd’hui ‘Charleville’, on répond ‘Marionnettes’ ». Plutôt que Rimbaud, autre natif, a priori, célèbre de la préfecture des Ardennes. Ce qui en dit long sur le travail, la persévérance et la volonté de Jacques Félix et de sa compagnie, tous des bénévoles, soutenus, dès le début, par les Carolomacériens « qui ont tout de suite voulu participé à l’aventure, à la découverte de la marionnette faisant preuve d’une grande ouverture sur les marionnettistes du monde entier, grâce encore à un accueil des invités chez l’habitant (150 familles se prêtent au jeu, ndlr) car la capacité hôtelière est assez réduite à Charleville-Mézières ». Si lors de cette 15ème édition, 23 pays sont représentés, un focus particulier est mis sur la Corée.
Et c’est justement parce que Charleville a toujours invité des spectacles venus de loin que « les marionnettistes européens et français ont pu se nourrir de grandes traditions en Afrique, en Asie ou en Orient et d’en faire leur miel, d’inventer d’autres types de dramaturgies, de manipulations. Ce qui explique que le festival soit toujours au croisement entre la tradition et les nouvelles formes de représentations ». D’où d’ailleurs des partenariats qui ont fréquemment vu le jour entre plusieurs compagnies de nationalités différentes : « Pour la prochaine édition se prépare, par exemple, tout un projet entre des troupes vietnamienne, québécoise et française », annonce Anne-Françoise Cabanis. Entre autres coproductions d’ores et déjà prévues pour les cinquante ans du festival. Ce sera en septembre 2011 car la nouvelle direction profitera de cet anniversaire pour faire passer la manifestation en mode, non plus triennal, mais biennal.
Autre ambition : nouer de nouveaux liens, solides et pérennes, avec des festivals du monde entier et, au plus près, inscrire davantage encore la marionnette dans la ville « et surtout dans toute la région, la Champagne-Ardennes » : « On peut irradier davantage en superficie ». Histoire d’étoffer, de consolider, de revigorer ce qui existe déjà, à savoir les deux institutions, fondées en 1981, et qui entretiennent de façon permanente ce goût pour les poupées de chiffons ou de bois : l’Ecole supérieure nationale des arts de la marionnette « qui forme des promotions de marionnettistes qui irriguent ensuite et la France et l’étranger » et l’Institut international de la marionnette, « davantage porté sur la recherche ». En attendant place aux spectacles, à raison d’une quarantaine d’espaces clos dédiés à la marionnette (bien que la ville ne possède que deux salles de théâtre) sans oublier la rue, les places, les fenêtres, territoires généralement occupés par le Off, fort de ces quelque quatre-vingts compagnie contre 127 dans le In.
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