par Dominique Raizon
Article publié le 26/11/2007 Dernière mise à jour le 27/10/2008 à 10:16 TU
Proposée dans le cadre de l’Année internationale de la planète Terre 2008-2009, de l’Année polaire internationale 2007-2008 et en prolongement de l’Année des déserts et de la désertification 2006, l’exposition Les déserts racontent la Terre entend sensibiliser le public à la particularité et la diversité de ces espaces, qui sont autant de lieux privilégiés d’observation pour mieux comprendre la planète et son évolution.
Les déserts ? Des lieux austères où les hommes vivent au quotidien, nomades, semi-sédentaires ou sédentaires. Des lieux, également, peuplés de créatures aux noms étranges («le moloch», un petit lézard à bosse graisseuse, ou «le ténébrion», un insecte coléoptère d’un noir profond) qui se sont adaptées aux conditions difficiles et qui ont développé des particularités surprenantes pour survivre, comme certains poissons, qui ont développé des protéines anti-gel, est-il expliqué au cours de cette exposition.
Géologue de formation et glaciologue au Laboratoire de glaciologie de l’université libre de Bruxelles (ULB) « On l'oublie trop souvent lorsqu'on parle de "désert", le mot désigne aussi les déserts de glace. »Denis Samyn
« Un fort potentiel économique et des moyens de subsistance »
Au-delà de leurs apparences, « loin d’être des terres arides, les déserts apparaissent au contraire, comme dynamiques, à la fois sur le plan biologique, économique et culturel, tout en étant assujettis aux impacts et pressions du monde moderne », avait déclaré le 5 juin dernier Shafqat Kakakhel, directeur adjoint du PNUE, à l’occasion de la Journée mondiale de l’Environnement, soulignant par là-même que ces régions disposent même d’« un fort potentiel économique et des moyens de subsistance. » Il est donc important de mieux les connaître dans le but, à la fois, de ralentir leur expansion, mais aussi d’en tirer le meilleur parti.
Déserts chauds et déserts froids ont une influence certaine sur le climat mondial. Denis Samyn, géologue de formation et glaciologue au Laboratoire de glaciologie de l’université libre de Bruxelles (ULB), étudie ainsi les interactions entre la glace et les sols rocheux dans les régions arctiques et antarctiques. Son objectif ? Mieux connaître, à l’échelle microscopique, le comportement de ces grandes masses de glace et leur évolution, face aux changements climatiques globaux.
« Les glaces sont considérées comme d'excellents marqueurs des changements climatiques. »
Faibles précipitations, chaleur élevée ou froid intense, les déserts sont soumis à des conditions climatiques extrêmes où seules certaines espèces animales et végétales vivent ou survivent au prix d’adaptations surprenantes et où les hommes vivant en symbiose avec ces milieux inhospitaliers ont développé des sociétés aujourd’hui menacées, contraintes parfois aux migrations climatiques.
Ceci étant, la situation doit être nuancée car l’Arctique, par exemple, comme le soulignait en juin dernier Shafqat Kakakhel, est aujourd’hui « en passe de devenir une zone économique majeure en ce qui concerne les minéraux, l’extraction de gaz, de pétrole et la navigation [grâce à la fonte des glacier] ». Entre nouvelles opportunités liées au réchauffement climatique, espoirs ou menaces qu’elles constituent pour les peuples autochtones et pour la planète, émerge donc une incertitude croissante à l’égard des régions polaires.
Les résultats des dernières recherches climatologiques et glaciologiques ont en effet montré que l’intensité des changements observés dans ces régions ont été sous-estimés par les prévisions les plus pessimistes du GIEC. Ces scenarii sont donc à revoir à la hausse. Suivant ce constat, il apparaît de plus en plus évident que la clé de l’évolution des zones polaires réside dans les mains des décideurs actuels. Quelles qu’elles soient, les décisions qui seront prises auront, dans tous les cas, un impact majeur sur l’avenir de la planète.
« Au même titre qu'aujourd'hui existent des réfugiés politiques, demain il faudra compter avec des réfugiés climatiques. »
Parallèlement se tient, dans les couloirs de la station de métro Montparnasse-Bienvenüe à Paris, une exposition de photos consacrée aux recherches en milieu polaire (jusqu'à fin décembre). Elle déroule une fresque de 4,70 mètres de haut, réunissant une centaine d'images sur les 135 mètres du principal couloir de la station. Réalisée par le Centre national de recherche scientifique (CNRS), notamment en partenariat avec l'Institut polaire français Paul-Emile Victor (IPEV), cette présentation, à l'occasion de l'Année polaire internationale, retrace l'histoire et l'évolution du climat, décrit l'astronomie et l'astrophysique, la biodiversité, et les populations humaines.
Pour en savoir plus :
Visionner les films du Centre antional de recherche scientifique en s'inscrivant gratuitement à la vidéothèque du CNRS
http://homepages.ulb.ac.be/~desamyn/welcome_french.html
http://www.fao.org/forestry/site/11479/fr/page.jsp
http://bft.cirad.fr/cd/BFT_276_33-41.pdf
http://www.unep.org/wed/2007/french/
http://www.buddhachannel.tv/portail/spip.php?article752
22/06/2007 à 13:25 TU
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