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7e Sommet mondial

35 pays soucieux de faire rimer politique et bioéthique

par Dominique Raizon (avec AFP)

Article publié le 02/09/2008 Dernière mise à jour le 03/09/2008 à 08:06 TU

© Ccne

© Ccne

Depuis lundi 1er septembre, à Paris, des représentants de 35 Etats, de tous les continents, témoignent des dilemmes éthiques auxquels ils sont confrontés et explorent ensemble de nouvelles approches. Ce sommet mondial a pris pour habitude de réunir des comités nationaux d’éthique tous les deux ans, depuis 1996. Après San Francisco, Tokyo, Londres, Brasilia, Canberra et Pékin, Paris a réuni, à son tour, les instances nationales chargées de donner des clés de réflexion au politique dans le délicat domaine de la bioéthique.

 « Avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé, nous avons envoyé un questionnaire aux différents comités nationaux d’éthique afin de connaître leurs préoccupations actuelles, explique Marie-Hélène Mouneyrat, secrétaire générale du CCNE. Parmi les thèmes récurrents, on trouve l’assistance médicale à la procréation, la fin de vie, tout ce qui tourne autour de la confidentialité des données. » « Par ailleurs, poursuit-elle, un certain nombre de pays en développement, qui se dotent actuellement d’instances de réflexion éthique –comme, par exemple, le Gabon, le Malawi, Madagascar-, sont demandeurs d’un partage d’expérience. »

Qu’il s’agisse de mères porteuses, de tests de recherche de paternité ou bien encore d’euthanasie … : que doit-on entendre quand on parle de « respect de la personne » ? Qu’est-ce que « l’autonomie de la personne » ou plus précisément quels sont les droits de la personne quand il s’agit de recherches sur l’embryon ou de recherche d’accès à ses origines ? etc : autant de questions qui ont animé les débats. « À la veille de la révision des lois bioéthiques de 2004 en France, il est intéressant et utile de se confronter à d’autres approches, de sortir du seul mode de pensée français », a fait valoir pour sa part Marie-Hélène Mouneyrat car, d’ici à 2010, les parlementaires français devront en effet trancher des questions difficiles, en s’appuyant notamment sur ce type d’échanges.

Mais, de là à trouver un consensus international, la route sera longue car « on ne peut nier qu'il y ait des diversités culturelles et des préoccupations qui diffèrent dans les pays, en fonction du niveau socio-économique et du caractère plus ou moins autoritaire de l'Etat », relève le professeur Alain Grimfeld, président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE). « Il me paraît beaucoup plus important d'obtenir le respect de valeurs comme le respect de la dignité de la personne », a-t-il poursuivi. Prenant pour exemple « la situation des personnes âgées et très âgées dans les sociétés », Alain Grimfeld a souligné qu’il faudrait envisager un vaste débat public « faute de quoi les choses se feront de façon rampante en dehors de toute éthique ».

Quant à « l'universalisme de la bioéthique, [elle] n'est pas acquise ». Pour le président de la Commission nationale d'éthique médicale de Tunisie, « le sommet mondial est l'occasion de rappeler le respect de l'universalisme éthique » sans oublier de prendre « conscience de l'asymétrie de la relation Nord-Sud ». Pour l’heure, au niveau international, le seul texte existant est celui de la Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l’homme (1997). Et, au niveau européen, le protocole additionnel à la convention d’Oviedo (conclu en 1998), qui interdit expressément « toute intervention ayant pour but de créer un être humain génétiquement identique à un autre être humain vivant ou mort »,  lie aujourd’hui 15 États, selon le Quai d’Orsay.

Pour en savoir plus :

consulter le site du CCNE