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Groenland/ Biodiversité

Les eaux canadiennes comptent actuellement 5,6 millions de phoques

par Dominique Raizon (avec AFP)

Article publié le 27/03/2009 Dernière mise à jour le 27/03/2009 à 14:32 TU

La campagne internationale contre la chasse aux phoques, qui a débuté cette semaine au Canada, est davantage guidée par « les émotions » que par des considérations scientifiques, estiment des experts canadiens, soulignant que ce mammifère ne s'est jamais aussi bien porté.

Humane Society, une association américaine qui fait partie des principaux groupes de défense des animaux, milite, images choc à l'appui, pour le boycott des produits dérivés de la chasse. Les images sont saisissantes. Mais, contrairement aux premières années de lutte contre la chasse, les phoques ne figurent plus sur la liste des espèces menacées de disparition, à la différence des baleines. Si bien que de grandes ONG écologistes, telles Greenpeace, se sont dessaisies du dossier. « C'est sans doute la plus grosse population de phoques depuis une centaine d'années », affirme Mike Hammill, un scientifique chargé de l'évaluation des stocks de phoques dans le golfe du Saint-Laurent, au ministère canadien des Pêches.

« Le débat n'est pas fondé sur la survie de l'espèce »

Les eaux canadiennes comptent actuellement 5,6 millions de phoques du Groenland - l'espèce qui constitue le gros de la chasse commerciale - contre près de deux millions au début des années 1970, indique Mike Hammill. « La campagne internationale de lutte contre (la chasse) ne possède aucun fondement scientifique et n'est pas liée à la nature véritable du traitement à l'égard des animaux », écrivait récemment l'ONG Nature Québec dans une lettre adressée aux eurodéputés, leur demandant de voter contre un projet de règlement interdisant le commerce des produits dérivés du phoque en Europe.

Selon Steven Guilbeault, ancien porte-parole de Greenpeace Canada et figure emblématique des écologistes canadiens, « le débat n'est pas fondé sur la survie de l'espèce. S'il y a trop d'animaux, ils vont avoir des problèmes pour s'alimenter, ce qui aura une incidence sur leur taux de reproduction », estime Mike Hammill, pour lequel le problème est davantage fondé « sur une perspective morale liée à la chasse.» L'utilisation d'un gourdin muni d'un clou pour tuer les phoques, suivi de la saignée des animaux, sont en effet régulièrement dénoncées par leurs défenseurs, pour qui ces pratiques « cruelles » infligent d'énormes souffrances au mammifère.