Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Revue de la presse française

Revue de presse internationale du 27/4/2004

Philippe Leymarie 

		DR
Philippe Leymarie
DR

«Alerte sur les prix du pétrole après l'attaque du port de Bassorah, au sud de l'Irak», titre le quotidien LE MONDE, qui explique que le triple attentat à l'aide d'embarcations piégées, contre le grand terminal du sud du pays, «suscite la crainte d'une campagne de bateaux-suicide contre les pétroliers acheminant le brut irakien». Du coup, les primes d'assurance et les tarifs d'affrètement devraient connaître une forte hausse.

Le correspondant du journal à Londres explique que les armateurs du supertankers sont «confrontés à ce scénario noir du terrorisme maritime»... Et que, comme l'expliquent les correspondants du journal à Washington, «les incertitudes géopolitiques au Moyen-Orient pèsent sur le cours du baril», avec une hausse du coût de l'essence qui inquiète notamment les Américains.

Pendant ce temps, relève L'HUMANITE, «les forces américaines sont sous harcèlement permanent», en Irak, où la coalition est affaiblie par le retrait espagnol, et étudie l'envoi des nouvelles troupes. La photo en Une du HERALD TRIBUNE ce matin, ce sont des jeunes dans la rue, qui brandissent des casques militaires brûlés, après l'explosion d'un dépôt de matériel consécutive à un raid américain.

LE FIGARO relève qu'au Pakistan, dans ces zones tribales du Sud-Waziristan, soupçonnées d'abriter des lieutenants de Ben Laden, «des supplétifs d'Al Qaida ont rendu leurs armes», et se sont engagés à ne plus abriter de terroristes étrangers, en échange de l'indulgence de l'armée qui a conduit une opération de plusieurs semaines dans cette zone de non-droit.

Le HERALD TRIBUNE consacre une colonne de Une ce matin à la vive critique lancée, à Londres, par une cinquantaine d'anciens diplomates et hauts fonctionnaires britanniques contre la politique de Tony Blair en Irak et au Proche-Orient: ils regrettent l'abandon des principes d'impartialité, un engagement mal préparé et dangereux en Irak...

Un envoyé spécial de ce journal à Luton, également en Grande Bretagne, décrit «ces appels au djihad qui s'élèvent désormais dans les rues des villes européennes»: des centaines de musulmans en colère répondent à l'appel affirment des spécialistes du contre-terrorisme. Et les envoyés spéciaux de ce journal décrivent le climat qui règne dans cette ancienne ville industrielle du nord de Londres où l'on souhaite publiquement et tranquillement la mort de Tony Blair, où l'on prête allégeance à Ben Laden, et autres gracieusetés...

En tout cas relève également la correspondante à Londres de LA CROIX, «un fossé se creuse entre musulmans modérés et radicaux en Grande Bretagne», la lutte anti-terroriste créant un clivage au sein d'une communauté «où l'on craint que les attentats ou les violences en Irak n'engendrent un sentiment d'islamophobie». Cette consoeur décrit le travail opiniâtre d'une enseignante qui cherche à «combattre les idées reçues et préjugés qui grignotent peu à peu la société britannique».

En France, le double camouflet infligé par un juge au ministre de l'intérieur: il annule la mesure d’expulsion d’un imam qui s’était distingué par des propos provocateurs, notamment sur les femmes. Un quotidien régional comme L'INDEPENDANT DU MIDI relève que ce prédicateur «avait trouvé, dans un journal, une tribune qui a donné à ses paroles un écho assourdissant et propagé l'image caricaturale d'un Islam arriéré et violent». Pour l'éditorialiste de LA REPUBLIQUE DU CENTRE, «le tribunal administratif de Lyon a fait preuve d'un juridisme aussi borné que peuvent l'être les idées du prêcheur salafiste de Vénissieux».

Patriotisme industriel

Voilà donc, comme dit le quotidien économique LES ECHOS, la naissance de ce «nouveau géant mondial de la pharmacie», c'est pour L'HUMANITE, «un mariage à prix d'or»: 55 milliards pour un géant, continue le journal. FRANCE SOIR explique que le groupe pharmaceutique français a doublé son concurrent suisse, en une semaine d'interventionnisme gouvernemental piloté par l'omniprésent Nicolas Sarkozy. D'où le titre de ce dossier: «Sanofi-Aventis: ils ne s'aimaient pas, mais l'Etat est passé par là...».

Et, «Après s'être agacée, l'Europe avale la pilule…». Même si, selon un ancien directeur dans l'industrie pharmaceutique, c'est «la sécu (qui) risque d'en faire les frais»... Et même si «il y aura à la clé des suppressions d'emplois, quoiqu'il arrive».

L'éditorial de LA CROIX souligne «la coloration cocardière» de cette union arrangée, qui a «quelque chose de préoccupant» car, selon ce journal, «l'avenir de nos grandes entreprises ne se jouera pas à l'échelle d'un pays, mais au moins à celle d'un continent». «Qu'un gouvernement affichant une philosophie économique libérale s'immisce aussi activement dans le destin d'entreprises privées cotées en bourse a de quoi surprendre», même si «la tradition d'intervention de l'Etat dans la vie industrielle en France remonte au colbertisme du 17ème siècle».

Le quotidien LES ECHOS d'ailleurs explique que d'autres pays n'hésitent pas, eux non plus, à faire du «nationalisme économique», et à faire prévaloir leurs vues. Et d'abord aux Etats-Unis où, contrairement aux idées reçues, l'intervention de l'Etat dans le jeu économique est parfois massive; mais aussi en Italie, au Japon, en Grande Bretagne, en Espagne.

LE FIGARO ECONOMIE, fait remarquer en tout cas qu'en matière d'investissement et notamment dans l'industrie le Premier ministre Raffarin a «érigé la lutte contre les délocalisations, en une priorité, et donc assume l'intervention de l'Etat». Matignon qui veut aussi, souligne ce journal, orienter l'épargne vers le financement de la recherche. Toutes initiatives que le HERALD TRIBUNE ce matin qualifie d'interventionnisme de l'Etat français sur les marchés, qui contraste avec les pieux engagements en faveur de l'investissement privé. Tout ce débat fait le titre de Une également du FIGARO, qui parle d'un «retour du patriotisme industriel».

Plusieurs journaux par ailleurs poursuivent leurs séries européennes… Pour LA CROIX, à l'Est, il y a une «Europe de la biodiversité», avec «une richesse environnementale insoupçonnée» dans ces pays entrant dans l'Union, qui sont plutôt connus pour leurs pollutions industrielles. LIBERATION affirme que «l'Europe des ripoux aussi s'élargit», des ONG pointant du doigt chez les pays entrants «la question endémique de la corruption».

Mais ce même journal publie un supplément sur les «Unions européennes»: un tour éclairant d'une série de mariages, par les envoyés spéciaux du journal à Chypre, en Estonie, en Hongrie, en Lituanie, en Pologne, en Slovaquie ou encore en Slovénie. Le tout bouclé par un sociologue qui explique que, tout de même, dans cette Europe-là aussi, «la famille a perdu son rôle clé».

Trinité maudite

Un bilan sportif sud-africain, dix ans après la fin de l'Apartheid, dans le quotidien L'HUMANITE à Paris ce matin: «Racisme, corruption, mauvais résultats... L'état de grâce est terminé pour le football, le rugby et le cricket... Après l'âge d'or, c'est la trinité maudite du sport sud-africain», explique ce journal qui relève que, en golf, en athlétisme ou en natation, on parle de l'Afrique du Sud tous les week-end dans le monde, grâce à ces Afrikaners qui portent haut les couleurs de l'arc-en-ciel.

Le journal cite le propos d'ailleurs du père de la Nation, Nelson Mandela qui avait déclaré récemment à une actrice qui a gagné un Oscar aux Etats-Unis: «Vous avez permis de situer l'Afrique du Sud sur la carte du monde». Cela s'applique à tous ces autres sportifs qui occupent le devant de la scène et qui, ironie de l'histoire, sont souvent ces Afrikaners, base sociale de l'ancien régime d'Apartheid, explique le quotidien L'HUMANITE.

Le MAIL AND GUARDIAN affirme que Pretoria est prêt pour la célébration des dix ans de démocratie aujourd'hui. Ces festivités coûteront 90 millions de rands. La zone rassemblant les invités, dont une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, ou de rois, sera notamment interdite de vol. Tandis que THE STAR, autre quotidien sud-africain, publie notamment une image qu'on risque de revoir, c'était ce moment symbolique, en 99, pour la première investiture de Thabo Mbeki, lorsque des chasseurs de l'Air Force sud-africaine avaient survolé les bâtiments de l'Union à Pretoria.

Dix ans après l'Apartheid, explique un envoyé spécial du NEW YORK TIMES, en Afrique du Sud, il règne une tolérance blasée dans ce pays, avec une certaine lassitude, et toujours une absence miraculeuse de rancoeur, de nombreux observateurs considérant que l'Afrique du Sud a franchi l'étape du précipice racial dont elle s'est éloigné. Le vrai problème n'est plus entre les races et les couleurs mais celui de la fracture sociale, entre ceux qui ont et ceux qui n'ont pas, avec le fait que les 4 millions de Blancs dominent toujours l'économie d'un pays qui compte 45 millions d'habitants.

«Dix ans de démocratie fêtés à travers l'investiture aujourd'hui pour un second mandat de Thabo Mbeki», relève également le quotidien LE FIGARO qui décrit ce que seront cette cérémonie de gala et cette fête aujourd'hui à Pretoria, «occasion unique pour les organisateurs de projeter l'image de l'Afrique du Sud et le message des changements positifs survenus depuis dix ans».

Le journal décrit le «vent d'optimisme chez les Blancs» avec une vague de retour d'exilés... «Avec cependant toujours une guerre larvée pour la terre», alors que la redistribution marque le pas et que près de 140 fermiers blancs seraient tués tous les ans, explique le journal qui note aussi que, malgré la montée en puissance d'une bourgeoisie noire, le chômage augmente au sein de la communauté...

Le contre-exemple, c'est ce «millionnaire des bidonvilles», que décrit la correspondante du journal au Cap: il était le meilleur pécheur d’écrevisses de la région, aujourd'hui, il est devenu un homme d'affaires en costume à la tête d'une grosse pêcherie qui exporte en Europe.

Un dossier également dans le MONDE 2, le supplément hebdo de ce quotidien: un rappel de ces journées d'avril 1994 où Mandela était devenu chef d'Etat, grâce aux premières élections multiraciales qui avaient donné la majorité à l'ANC: «Ce jour que nous attendions depuis 300 ans», après ce combat d'une vie, 27 ans sous les verrous, les massacres dans les ghettos, à Soweto ou ailleurs, et cette renaissance d'un pays de retour dans le concert des Nations.

La patronne du mensuel AFRICA rend hommage à cette ANC, à ce Mandela qui n'ont «jamais prôné le racisme à rebours», et sont restés «des remparts contre les dérives communautaristes et revanchardes, un écueil que beaucoup, par exemple, en Côte d'Ivoire, en Centrafrique, au Congo, au Rwanda, n'ont pas su éviter», dit-elle.

Le sable du fleuve

Editorial de FRATERNITE MATIN, un des quotidiens d'Abidjan: «L'église: unir et non désunir». L'INTER évoque ce volumineux rapport américain qui accable aussi bien le régime en place que la rébellion armée, en matière de violation des droits humains. Le journal remarque également que, dans la polémique autour de Marcoussis, «Chirac contredit Wade» qui préconisait une révision de ces accords. Tandis que selon LE PATRIOTE, en tournée dans le nord, le secrétaire général des Forces nouvelles, Guillaume Sorho «trace les fondements de son futur Etat». Selon ce journal, le sentiment anti-français grandit dans ces régions, notamment à Korhogo.

WALFADJRI, à Dakar, affirme que «le nettoyage commence: les hommes de Idy vidés de la primature». Quant au quotidien SUD, il explique que pour la venue du paquebot Queen Mary 2, dont ce sera la seule escale africaine, il a fallu que le port de Dakar débourse plus de 200 millions de francs CFA: il a fallu curer et draguer un bassin ainsi que des bords à quai sur plusieurs postes sans compter d'autres dépenses pour l'accueil de ces 3000 passagers. Mais, demande le journal, «le port a-t-il mené son monde... en bateau ?». Bref, pour ce journal, il s'agirait surtout d'un «port en eaux troubles».

Le sommet des chefs d'Etat du Bassin du fleuve Niger à Paris: «Est-ce le tremplin pour un nouveau départ ?», se demande L'ESSOR, quotidien de Bamako au Mali. LE FIGARO également, consacre un titre à la réunion des chefs d'Etat à Paris: «Chirac voudrait sauver le bassin du Niger... 110 millions de riverains menacés». «9 pays au chevet du Niger menacés d'assèchement», relève également LIBERATION. Tandis que LE MONDE rappelle que l'an dernier, au mois d'août, comme en 84, l'eau avait cessé de couler, dans le fleuve, sous le pont Kennedy... «Un fleuve Niger rattrapé par le sable...»

A Madagascar, «financements coupés à la ville de Toamasina», titre LA GAZETTE. Du coup, ajoute l’EXPRESS, le Maire, Roland Ratsiraka, neveu de l’ex-président, s’en prend au gouvernement, qu’il accuse d’avoir «détourné» des fonds alloués à la réfection des routes. Pendant que, signale toujours ce journal, le président Ravalomanana a gagné Pretoria, pour assister à l’investiture de Thabo M’beki.

Soudan: «Négociations dans le brouillard», relève L'HUMANITE: «Malgré une volonté annoncée d'aboutir, les pourparlers de N'Djamena, sur la province du Darfour, semblent dans l'impasse».

Libye: «Tapis rouge pour Kadhafi à Bruxelles», pointe de son côté LE FIGARO qui consacre même un éditorial à ce «Khadafi, l'Européen...»: l'Europe a choisi, pour cause de pétrole, de normalisations en Méditerranée, d'abandon du terrorisme et des armes de destruction massive, de recevoir cet homme, afin de tirer un trait sur le passé. Mais elle le fait avec éclats et sans gloire, estime ce journal.

Dans LE MONDE aussi, un dossier sur le succès du livre d'un franco-camerounais, Gaston Kelman, intitulé: «Je suis noir et je n'aime pas le manioc», qui lance le débat sur la place des Noirs en France... Des thèses provocatrices qui suscitent des discussions passionnées... L'auteur refuse d'être traité de Black, et fait partie de ces nouvelles voix qui font émerger la question de l'intégration de ces populations. Au point qu'il est question par exemple d'une liste noire de candidats aux prochaines élections européennes. Gaston Kelman qui combat le «racisme angélique» autant que le «syndrome de l'éboueur».

par Philippe  Leymarie

[27/04/2004]


Les précédentes revues de la presse française






Les autres revues de presse

Revue de la presse française

Frédéric Couteau 

		(Photo RFI)

Revue de la presse française

[05/11/2009]



Revue de presse Afrique

Frédéric Couteau 

		(Photo RFI)

Revue de presse Afrique

[05/11/2009]



Revue de presse Asie

Revue de presse Asie du 5 novembre

[05/11/2009]



Revue de presse Economie

Revue de presse Economie du 16/01/2008

[16/01/2009]



Revue de presse des hebdomadaires

Revue de presse des hebdomadaires du 1er novembre

[01/11/2009]