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Chronique des matières premières

Le marché du pétrole sous la férule saoudienne

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)

Pour le malheureux chroniqueur qui vous entretient ici des aléas des marchés des matières premières, le pétrole est une aubaine. Politique et économie jouent un rôle tel sur ce marché-là que le calme plat y est rare. Il y a toujours un petit nuage en perspective. Cette fois-ci, le nuage est saoudien. A Ryad, les responsables du secteur pétrolier considèrent en effet le niveau des cours du pétrole ces derniers jours comme satisfaisant pour les producteurs comme pour les consommateurs. Depuis les 40 dollars du mois de mai, le prix du brut à Londres comme à New York a en effet beaucoup baissé. A Londres, le baril de brent, le pétrole de référence de la mer du Nord vaut environ 36 dollars. Le problème c’est que si les Saoudiens jugent ce niveau parfaitement acceptable, ils pourraient bien renoncer à poursuivre l’augmentation de leur production telle qu’elle avait été annoncée il y a un mois. C’est l’analyse que font plusieurs spécialistes dont ceux de la Société Générale à Paris. Pour eux, les Saoudiens ont effectivement augmenté leurs livraisons sur le marché mondial comme l’ont confirmé les statistiques d’importations américaines et les chargements dans le Golfe Persique. Cette augmentation s’est accompagnée d’un repli des cours. D’où l’hypothèse d’une stabilisation de la production saoudienne à son niveau actuel. Hypothèse qui a fourni un os à ronger au marché vendredi dernier et fait monter les cours. Comme en plus les oléoducs irakiens ont été victimes d’un nouvel attentat et que par ailleurs, en Russie, l’avenir du géant pétrolier Youkos est des plus incertains, on trouvera certainement matière à vous reparler pétrole dans les jours qui viennent.

Le cacao au plus bas

Les cours du cacao sont proches de leur plus bas niveau depuis deux ans et demi. Hier à Londres, la tonne de fèves livraison septembre valait 767 livres sterling soit 1 142 euros. En quelques jours, le marché a donc perdu une trentaine de livres sterling sur le marché londonien. Ce recul s’explique par les ventes auxquelles ont procédé les exportateurs ghanéens, les deuxièmes exportateurs mondiaux. En Côte d’Ivoire, au 30 juin dernier, les exportations totalisaient un peu plus d’un million deux cent mille tonnes. Ce qui devrait mettre le total des exportations ivoiriennes au delà du million trois cent mille tonnes. Ailleurs en Afrique, au Cameroun, la récolte intermédiaire vient de démarrer dans la principale région productrice. La production camerounaise cette année devrait être inférieure aux 152 000 tonnes de 2003.

Et puis en bref, la hausse des revenus agricoles en Inde depuis deux ans va avoir un impact direct sur le marché de l’or. Les paysans indiens sont en effet de très gros acheteurs de métal jaune qu’ils utilisent comme moyen d’épargne. Cette année, sauf accident, l’Inde, premier importateur d’or au monde, devrait donc importer 600 tonnes au lieu de 588 l’an dernier.

par Jean-Pierre  Boris

[06/07/2004]

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