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Chronique des matières premières

L’OPEP veut rassurer mais ne peut pas

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)

« Il n’y a pas de problème » les dirigeants de l’OPEP se répandent dans tous les médias internationaux pour rassurer leur clientèle et le marché. La production de pétrole de l’Organisation monte en flèche. « Elle répond parfaitement à la demande » disent-ils. Ce discours très lénifiant ne rassure pourtant pas tout le monde, loin de là. A la Société Générale, à Paris, on estime même que l’insistance des Saoudiens et des autres est suspecte, qu’elle signifie surtout qu’il n’existe au contraire pratiquement plus de capacité de production disponible dans le monde. « Pour la première fois de son histoire, écrit l’analyste de la Société Générale, Frédéric Lasserre, l’OPEP va se retrouver sans réserve de capacité » donc privée de pouvoir d’influence sur les cours mondiaux du pétrole. En clair, l’OPEP ne pouvant pas produire plus, les autres fournisseurs comme la Russie s’avérant incapables de combler l’écart entre offre et demande, les prix vont rester très élevés. A la BnpParibas, on confirme pour l’essentiel ce point de vue. Si la Chine, essentiellement la Chine, continue à acheter autant, la production mondiale va s’avérer insuffisante. Quelques nuances cependant. D’abord, ce scénario est à court terme. Les pays de l’OPEP n’ont en effet pas intérêt à ce que les cours du pétrole restent trop élevés. Cela favorise trop l’émergence des concurrents. D’ici deux à trois ans, la production des pays du golfe en particulier devrait donc augmenter. Et puis, quoiqu’il arrive, ces pays détiennent 70% des réserves mondiales de pétrole. Ce qui leur confère un poids certain sur l’échiquier énergétique international.

L’acier de nouveau en hausse

Les prix de l’acier ont gagné 20 à 30 dollars la tonne selon les produits. Les Indiens ont par exemple passés leurs bobines d’acier roulé à chaud au dessus des 500 dollars la tonne. Partout, le même mouvement est en cours. La production a beau progressé de 8% sur les six premiers mois de l’année, la tension sur les approvisionnements en matières premières reste forte. Le charbon à coke et le minerai de fer arrivent au compte-goutte.  Sur le marché spot du minerai de fer, un marché très étroit, la hausse est nette depuis le début du mois. Principale raison de ce phénomène, le regain de demande en Chine après le déclin enregistré depuis le début de l’année. Les sidérurgistes constatent certes une stagnation de la demande dans le secteur de la construction et du bâtiment. Mais les consommateurs chinois continuent à acheter beaucoup de voitures. L’industrie automobile est donc toujours aussi gourmande en acier.

Et puis les compagnies minières sud-africaines s’inquiètent  du taux de change du rand face au dollar américain. Six rand pour un dollar, cela réduit les marges et donc les capacités d’investissement. Inquiétude en particulier des producteurs de platine déjà en retard dans leurs programmes de développement et aussi par rapport à la demande mondiale.


par Jean-Pierre  Boris

[28/07/2004]

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