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Chronique des matières premières

L’effet Ioukos sur le marché du brut

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)

Avec les sabotages sur les installations irakiennes et la tension politique au Venezuela, l’affaire Ioukos constitue la variable conjoncturelle qui embrase régulièrement un marché déjà extrêmement tendu en raison de la pression continue de la demande croissante.

L’annonce faite dimanche par Ioukos n’a pas failli à cette logique : faute d’argent dans les caisses, le géant privé devrait stopper la livraison de 100 0000 tonnes de barils par jour à la compagnie nationale chinoise du pétrole, la CNPC. Résultat, dans la journée d’hier le cours du baril a retrouvé son plus haut niveau depuis un mois.

Pour les analystes l’événement est mineur, la décision de Ioukos n’est qu’une déclaration de plus dans la partie de poker menteur qui se déroule entre les pouvoirs publics russes et le géant pétrolier en proie aux pires difficultés pour régler une ardoise fiscale qui se chiffre en milliards de dollars. Les marchés extérieurs deviendraient les otages de cette lutte de pouvoir selon Catherine Locatelli, chercheuse spécialisée dans les questions de l’énergie.

Mais les places financières ne sont pas dupes, c’est la lecture politique qui l’emporte sur le risque économique : sachant que le Premier ministre chinois sera à Moscou jeudi pour rencontrer son homologue russe, Ioukos compterait sur Pékin pour  influencer le Kremlin, estiment certains experts asiatiques.

D’ailleurs, les deux joueurs n’ont eu de cesse de calmer le jeu dans la journée d’hier : Ioukos précisant que cette suspension n’entrerait en vigueur finalement que dans une semaine. Transneft, la société publique qui contrôle tous les oléoducs du pays et donc la livraison du brut sorti des puits de Ioukos, ajoutant que les livraisons de septembre étaient financées et que le pétrolier en difficulté trouverait certainement les disponibilités pour régler la facture du mois d’octobre.

Une donnée tout de suite répercutée à Londres où le cours du baril de brent a reculé dans la journée. Tant que la production n’est pas arrêtée les marchés s’en moquent rapporte un analyste ; les livraisons promises à la Chine ne sont pas perdues pour tout le monde et c’est là l’essentiel pour les marchés occidentaux.

En revanche la publication des stocks américains prévus mercredi devrait encore faire rebondir les cours du pétrole, car en raison du cyclone, il y a bel et bien eu un arrêt de la production du Golfe du Mexique.

La relance de la recherche minière au Niger

En bref, le sous sol du Niger intéresse à nouveau les chercheurs d’or et d’uranium. Pour le métal jaune c’est une société canadienne qui s’apprête à investir 3 millions de dollars, soit environ un milliards 500 millions de CFA, dans l’exploration et le développement de gisements dans la région du Liptako Gourma, à l’ouest de Niamey.

Et puis dans la région d’Arlit, au nord du pays, la Cogema a confirmé qu’elle poursuit l’exploitation au-delà des concessions qu’elle détient dans la zone. L’exploitation de l’uranium a plutôt plombé l’économie du pays suite à la chute des cours, toutefois les cours remontent depuis 3 ans, actuellement la livre vaut 20 dollars, c’est presque 3 fois plus qu’en 2001 fait-on remarquer à la Cogema.

par Dominique  Baillard

[21/09/2004]

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