Angolagate

J.-C. Mitterrand jugé pour fraude fiscale

Jean-Christophe Mitterrand en «très grande détresse» face au fisc.
(Photo : AFP)

Le fils de l'ancien président doit être jugé ce mardi à Paris, pour s'être soustrait à l'impôt sur le revenu pendant au moins deux ans. Le fisc lui reproche de n'avoir pas déclaré 1,25 million d'euros versé par le marchand d'armes Pierre Falcone.

Pour sa défense, l'ancien conseiller pour les affaires africaines de l'Élysée avance qu'il était à l'époque « résident en Mauritanie ». Actuellement hospitalisé pour une cure de sommeil, d'après ses avocats, il souhaite se présenter à la barre.

Les ennuis de Jean-Christophe Mitterrand, 58 ans, ont commencé quelques jours avant Noël 2000.

Mis en examen pour « complicité de trafic d'armes » et « trafic d'influence » dans l'affaire de l'Angolagate, c'est tout le passé africain de « Papamadit » qui va resurgir.

1,25 millions d’euros de Pierre Falcone

Car face au juge Courroye, l'ancien journaliste de l'AFP doit justifier ses revenus. Au début des années 90, il a perçu plus d’un million deux cent cinquante mille euros de Pierre Falcone, le marchand d'armes. L'argent a été placé en Suisse, dans une banque d'affaires, mais n'a jamais été déclaré aux services fiscaux.

Pour sa défense, l'ancien conseiller aux affaires africaines répond qu'il a été rémunéré pour ses conseils et que l'argent a servi à monter une conserverie de poissons ultra-moderne, dans la banlieue de Nouakchott.

De son côté, le fisc soupçonne un habillage –l'usine n'a jamais vraiment fonctionné– et lui réclame 630 000 euros d'impôt, sans les pénalités.

Toute la question est désormais de savoir si le prévenu Mitterrand va pouvoir justifier que son « centre d'intérêt économique » était bien en Mauritanie pour la période 1996-2000.

En attendant de comparaître comme présumé complice d'un réseau de trafiquants d'armes vers l'Angola.

par David  Servenay

Article publié le 02/11/2004 Dernière mise à jour le 02/11/2004 à 07:39 TU