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Proche-Orient

Feu vert à l'aide directe pour la population palestinienne

A Ramallah, le 17 juin 2006, ces employés manifestent contre la dégradation de leurs conditions de vie. 

		(Photo: AFP)
A Ramallah, le 17 juin 2006, ces employés manifestent contre la dégradation de leurs conditions de vie.
(Photo: AFP)
Le plan d’aide d’urgence aux Palestiniens présenté par l’Union européenne a obtenu le soutien des autres membres du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, ONU). Il doit permettre de venir directement en aide à la population palestinienne, dont la situation économique et sanitaire est catastrophique, sans passer par le gouvernement Hamas, dont le refus de reconnaître Israël et de prôner l’arrêt de la violence, avait justifié l’interruption de l’aide occidentale.

Agir vite. Le mécanisme adopté par les membres du Quartette doit permettre de faire arriver une aide d’urgence à la population palestinienne rapidement. Car la situation  dans les territoires est particulièrement préoccupante. Depuis l’arrivée du Hamas au pouvoir après les élections législatives du 25 janvier dernier, l’Europe et les Etats-Unis ont interrompu leur aide au gouvernement palestinien. Cette décision destinée à faire pression sur le mouvement radical, qualifié de «mouvement terroriste», n’a pas obtenu l’effet politique escompté pour le moment. Le Hamas n’a pas accepté d’assouplir sa position sur Israël. Elle a, en revanche, contribué à dégrader les conditions de vie de la population dans les territoires.

L’Union européenne est le plus gros bailleur de fonds de l’Autorité palestinienne. Elle lui verse environ 500 millions d’euros par an. L’interruption de ses contributions représente donc un énorme manque à gagner. Les salaires des fonctionnaires palestiniens, qui font vivre un quart de la population, ne sont plus versés. Nourriture, médicaments, carburant… tout manque désormais aux habitants des territoires. De nombreuses associations parlent de grave crise humanitaire. Cette situation participe à créer un climat encore plus explosif et à aggraver les rivalités politiques entre les différentes factions.

Santé et produits de première nécessité

Le mécanisme d’aide d’urgence entériné par le Quartette sur proposition de l’Union européenne vise donc à tenter d’améliorer la situation en distribuant dans un premier temps 100 millions d’euros. La Banque mondiale est chargée de l’acheminement des produits de première nécessité et du financement du secteur de la santé. Le plan de secours d’urgence lancé par la Commission européenne doit assurer la fourniture de biens indispensables comme le carburant. Et il est aussi envisagé de faire des versements directs à certaines personnes en fonction de leurs besoins. Cette troisième disposition ne devrait pas prendre effet immédiatement, mais l’Union européenne espère que la mise en œuvre du reste du plan débutera dès le début du mois de juillet.

Les Etats-Unis ont accepté ce dispositif car il permet «une assistance directe au peuple palestinien» et a été présenté comme «temporaire, limité dans sa portée et dans sa durée». Il doit d’ailleurs être évalué dans trois mois. D’autre part, les membres du Quartette espèrent que les autres donateurs, Israël notamment, les rejoindront et feront passer leur aide par ce mécanisme.

Dès avant l’annonce de l’accord réalisé entre les pays du Quartette sur le plan d’aide d’urgence aux Palestiniens, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré qu’il ne jugeait pas le dispositif de ce fonds spécial «suffisant», même s’il s’agit d’«un pas en avant». Il a critiqué le fait que cela «annule le rôle du gouvernement et de l’Autorité palestinienne». Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Hamas, Mahmoud Zahar, avait quant à lui dénoncé dès vendredi l’initiative européenne, estimant que la volonté de distribuer une aide sans passer par le gouvernement allait «à l’encontre de la démocratie palestinienne».



par Valérie  Gas

Article publié le 18/06/2006Dernière mise à jour le 18/06/2006 à TU