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Editorial politique

Jacques Chirac : stop ou encore ?

Patrice Biancone 

		(Photo RFI)
Patrice Biancone
(Photo RFI)

L'exigence est là. La majorité demande depuis plusieurs mois que Jacques Chirac s'emploie à mettre en perspective le travail qu'elle a accompli. Et Jacques Chirac, qui semble avoir tiré, de son côté, par on ne sait quel miracle, un regain de popularité de la Coupe du monde, dit qu'il faut avant tout poursuivre l'action engagée, que cela concerne les réformes de la justice, de l'université, de la protection sociale, ou tout simplement de l'immigration dont on parle beaucoup ces derniers temps sans toujours voir et comprendre où veut aller le gouvernement. 

Donc l'exigence de l'offensive et de l'éclaircissement pour le président. Et la volonté de la majorité de voir le chef de l'Etat se contenter d'un discours de rassemblement, et pourquoi pas, de soutien à Nicolas Sarkozy dont on dit qu'il sera désormais épargné par les petites phrases cruelles du genre de celle prononcées l'année dernière et dont on se souvient tous: «Je décide, il exécute».

Ce n'est toujours pas le grand amour entre les deux hommes, mais à dix mois de l'élection présidentielle, chacun sait que le temps des déchirements est terminé sous peine d'aller tout droit dans le mur et d'ouvrir un boulevard à la gauche. Nicolas Sarkozy a d'ailleurs donné l'exemple, même s'il n'en pense pas moins. La sortie de son prochain livre intitulé «Témoignage» a été repoussé à lundi ce qui lui évitera les coups de griffes présidentiels et les mots acides d'un Premier ministre qui devrait durer jusqu'à la fin du mandat actuel.

Pas que Nicolas Sarkozy craigne les deux hommes, au contraire ! Désormais, et c'est la raison de l'apaisement apparent, il considère qu'il reste seul en piste pour 2007 et donc qu'il n'a plus à alimenter des polémiques qui pourraient se retourner contre lui. D'où sa relative discrétion. D'où son silence alors que Jacques Chirac fustige les «déclinologues». Tout le contraire même. Il suffirait d'ailleurs de réfléchir à la prestation des Bleus en Coupe du monde pour le comprendre; pour comprendre «que la France est capable de grandes choses dès lors quelle sait se rassembler dans sa diversité», a dit le président. Une opinion que ne partageait guère le ministre de l'Intérieur et ses partisans, il y a peu, mais qu'ils semblent vouloir cautionner aujourd'hui, malgré François Fillon, le conseiller politique de l'UMP, qui pense et dit toujours, que tout est loin d'être formidable et que Jacques Chirac a un bilan catastrophique.

Mais finalement, cette fameuse Coupe du monde marquée avant tout par le coup de tête de Zidane à Materazzi, le défenseur italien, est peut-être source d'une autre inspiration. Celle qui voudrait que lorsqu'un membre de l'équipe de France est attaqué, la solidarité fonctionne à plein. Zidane a bien communiqué. Les Français sont avec lui. Jacques Chirac veut y voir un signe. Ne le détrompons pas... car il serait cruel de lui rappeler que n'est pas Zidane qui veut, et qu'à la différence du capitaine des Bleus, continuer ou s'arrêter ne dépend pas de sa seule volonté. 

par Patrice  Biancone

[14/07/2006]

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