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Chronique des matières premières

La baisse du rand saluée par les compagnies minières

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)

Quand la devise sud-africaine s’affaisse, les compagnies minières travaillant sur place se réjouissent, c’est précisément ce qui est en train de se passer. Le rand en chute libre depuis quelques jours est tombé lundi à son plus bas niveau depuis trois ans face au billet vert ; le dollar étant la monnaie de référence pour la plupart des marchés de matières premières et en particulier pour ceux de l’or et du platine, les deux minerais dont l’Afrique du Sud est le plus gros producteur au monde. Fournir la demande quand les cours sont élevés comme c’était le cas ces derniers mois ne suffit pas pour gagner de l’argent, il faut aussi que la monnaie locale soit compétitive pour que l’entreprise soit viable car les compagnies minières qui vendent en dollars et paient leurs charges (salaires, énergie, une partie du transport) en monnaie locale voient leurs bénéfices fondre quand la monnaie s’apprécie.

Seulement voilà dans les économie émergentes qui dépendent en grande partie des exportations de matières premières, cours et devise évoluent souvent de pair, quand les premiers grimpent la deuxième suit, parce le renchérissement de l’or par exemple provoque un afflux de dollars dans le pays, cela renforce automatiquement la monnaie. Ce phénomène bien connu a lourdement pénalisé l’industrie minière sud-africaine, mais aussi les exportations de maïs, c’est ce qu’on appelle communément le syndrome hollandais.
Dans les années 70 l’industrie horticole des Pays-Bas n’était plus compétitive sur le marché mondial en raison de la robustesse du florin porté par les exportations de gaz découvert en mer du Nord. Si les grands pays exportateurs comme l’Australie, le Canada ou la Russie parviennent à limiter les effets de ces mouvements, les Etats en développement ont plus de mal à en sortir indemne. C’est le cas notamment de la Zambie, un autre pays d’Afrique australe. Le quatrième producteur mondial de cuivre a vu sa monnaie, le kwacha, s’envoler au fur et à mesure des records battus par le cuivre sur marché de Londres. Un raffermissement qui a coûté cher aux producteurs de fleurs et de légumes, une nouvelle industrie d’exportation en plein essor.

Mais il est vrai aussi que les ventes de cuivre ont fait bondir les revenus d’exportations du pays. Ils ont plus que doublé en deux ans, les deux milliards sept cents millions de dollars que rapporte le métal rouge représentent le tiers du revenu national. La pression sur le kwacha est retombée mais les hommes d’affaires redoutent une nouvelle hausse après l’élection présidentielle prévue demain.


par Dominique  Baillard

[27/09/2006]

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