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Editorial politique

Nicolas Sarkozy : En route pour l’Elysée…

Patrice Biancone 

		(Photo RFI)
Patrice Biancone
(Photo RFI)

Nicolas Sarkozy a tenté de rejoindre le rang des prophètes qui n'en finissent pas de dire qu'il est temps que le malheur succombe et dont les voix se multiplient à n'en faire qu'une, celle qui chante la belle, la rebelle, la France, en chaque candidat dès lors que s'approche une élection.

La France de Nicolas Sarkozy, celle qu'il a rencontrée, hier, porte de Versailles où l'air avait cette transparence «qui rend la lèvre sèche», est, en effet, une France de l'effort, du mérite, de l'initiative, de la réussite, de l'équité, de la justice. Une France rêvée que chacun devrait aimer pour l'habiter... Une France dont la République serait irréprochable. Bref, une France unie et indivisible qui n'a jamais existé que dans les songes les plus fous, mais dont Nicolas Sarkozy nous dit qu'il fera tout pour la révéler et pour la faire vivre.

En fait, si le congrès de la porte de Versailles nous était conté, on parlerait d'une grande communion. Tous pour lui et lui pour tous. Tous pour l'unique, le seul pour 98,1% des militants qui ont voté, en capacité de conserver le pouvoir à droite et donner l'envie de se demander, non pas ce que le pays peut faire pour nous, mais ce que nous pouvons faire pour lui, selon la formidable expression de John Fitzgerald Kennedy. Une démarche énergique et séduisante, qui consiste malheureusement à oublier que l'histoire du peuple Français n'est pas celle du peuple américain. Et que de Vercingétorix à lui-même, ministre de l'Intérieur, elle n'est faite, cette histoire de France, que de hauts et de bas. De gloire et de honte. De générosité et d'égoïsme. De courage et de lâcheté, tous sentiments consubstantiels à l'homme sans lesquels il ne serait pas homme, la perfection et l'absence de raison n'étant pas le moindre de ses défauts.

Or les Français sont des hommes. Et pour tout dire, si notre France est belle, c'est parce qu'elle est rebelle. D'autres l'ont dit avant moi. D'autres l'ont apprécié en leur temps pour cette raison, qu'il s'agisse de Victor Hugo, de Zola, de Mandel et de bien d 'autres cités par le tout nouveau candidat officiel UMP, hier, à la tribune, ce que d'aucuns ont immédiatement décrit comme une volonté de recentrage et dont nous dirons, pour notre part, que cela traduit avant tout la grande maîtrise de son affaire, son énergie sans pareille pour plier les choses à sa mesure. Et son indiscutable réussite dans la conquête de son propre camp, conquête qu'il veut faire suivre d'une autre, nous le savons, et qu'il a entamé, dès hier, en expliquant qu'il n'était plus le candidat d'un seul parti, mais celui de tous les Français...

La gauche n'a qu'à bien se tenir. Cet homme là, ce tout nouveau candidat officiel a un appétit d'ogre. Il sera très difficile à battre, ce que nous confirme ce matin l'institut de sondage Louis Harris pour lequel il prend mieux en compte les préoccupations des catégories populaires que ne le fait Ségolène Royal: rappelons qu'il a été le premier responsable politique à parler de droit au logement opposable, alors que la candidate socialiste nous amusait, en vain, avec les «droits humains» et la «bravitude». Mais peut-être n'était-ce là que tactique pour mieux préparer ses dossiers et le difficile combat qui l'attend contre le héros enfin désigné d'une droite presque entièrement rassemblée.

par Patrice  Biancone

[15/01/2007]

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