Louis Michel, entre Europe et Belgique

Anne-Marie Mouradian
(Photo RFI)

Ira-t-il ? N’ira-t-il pas ? Hier midi, la Commission européenne refusait de confirmer la nouvelle qui n’était plus un secret. Le soir, Louis Michel l’a lui-même officiellement annoncé sur la chaîne de télévision RTL. Le commissaire européen au Développement, ancien ministre belge des Affaires étrangères, revient sur la scène politique nationale. Louis Michel se présentera aux élections législatives belges du 10 juin, au Sénat, comme dernier candidat effectif sur la liste libérale du Mouvement réformateur qui pourrait être conduite par le ministre belge de la Coopération, Armand de Decker.

Il est plutôt rare qu’en milieu de mandat, un commissaire européen décide de retourner à la politique nationale. Louis Michel, veut, explique-t-il, se mobiliser pour des élections vitales pour l’avenir de la Belgique, puisqu’il s’agit, notamment, de défendre l’unité du pays face aux menaces séparatistes. Il s’investira à fond dans la campagne électorale pendant une courte période, du 12 mai au 10 juin, durant laquelle, conformément au code de conduite des commissaires, il se mettra en congé de son mandat européen et sera provisoirement remplacé par son collègue finlandais responsable de l’Elargissement, Olli Rehn.

A la question : que ferez-vous après le 10 juin ? «On verra, au lendemain du scrutin, quel sera le signal des électeurs», répond l’intéressé que certains, en Belgique, verraient comme Premier ministre. D’après un sondage présenté au cours de l’émission télévisée, 40% des Belges interrogés disent souhaiter le retour de l’énergique Louis Michel à la vie politique belge. Et 60% préfèrent qu’il reste commissaire européen jusqu’à la fin de son mandat, en 2009. Louis Michel, il est vrai, a redonné à la politique européenne de développement une visibilité et une priorité qu’elle semblait avoir perdues depuis l’époque, en d’autres temps, où elle était dirigée par les Français Claude Cheysson et Edgar Pisani. Alors, Europe ou Belgique ? Réponse le 11 juin.

par Anne-Marie  Mouradian

[17/03/2007]