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Chronique des matières premières

Un géant de l’industrie minière en gestation en Russie

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)

On a beau être l’un des hommes les plus riches de Russie, on ne lève pas 15 milliards de dollars d’un claquement de doigt. C’est pourtant la somme que doit trouver Vladimir Potanine s’il veut obtenir le contrôle de Norilsk, le numéro un mondial du nickel.

Lorsque l’empire soviétique se délite, dans les années 90, il a racheté ce fleuron de l’industrie minière pour une poignée de roubles avec son camarade Mikhaïl Prokhorov. Une amitié qui n’a pas résisté au choc des ambitions. En janvier dernier, les vacances de Prokhorov dans les Alpes françaises, à Courchevel, finissent au commissariat. Il est arrêté pour proxénétisme. Une accusation rapidement lavée par la justice française, mais le scandale a fait son œuvre en Russie. A son retour, le jeune oligarque est contraint de céder ses parts. Depuis, les deux hommes bataillent pour séparer leur empire. Et Prokhorov semble aujourd’hui avoir repris la main : il est prêt à vendre ses parts au géant de l’aluminium russe Rusal, à moins que Vladimir Potanine n’accepte son offre évaluée à 15 milliards de dollars.

Cette semaine, ce dernier était à Londres pour lever les fonds manquants. Le temps presse, il doit réunir l’argent à la fin de l’année, Mikhaïl Prokhorov souhaitant conclure avant son départ à la neige, prévu comme l’année dernière, dans les Alpes françaises. Plus sérieusement, c’est surtout le calendrier électoral qui contraint les deux hommes à trouver une issue rapide. Car, pour les oligarques soucieux de consolider leur position, il est urgent d’aboutir avec l’assentiment du Kremlin avant que Vladimir Poutine ne quitte le pouvoir. Les élections législatives ce week-end, la présidentielle en mars 2008, accélèrent le rythme des négociations.

Même si Potanine parvenait à réunir les fonds, l’option Rusal semble déjà être la favorite du Kremlin. Pour Vladimir Poutine, les secteurs stratégiques de l’industrie doivent rester sous contrôle russe. La nouvelle compagnie qui naîtrait de ce rachat aurait la dimension suffisante pour rivaliser avec le numéro un mondial de l’industrie minière, BHP Billiton. 


par Dominique  Baillard

[30/11/2007]

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