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Chronique des matières premières

L’huile de palme dans le collimateur de la Commission de Bruxelles

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)

Haro sur les biocarburants à base d’huile de palme. Parce que la culture intensive du palmier à huile se pratique au prix de la déforestation dans les deux principaux pays producteurs, la Malaisie et l’Indonésie, leur usage pourrait être limité au sein de l’Union européenne. On le saura demain, lorsque le commissaire à l’Energie présentera son plan détaillé pour réduire les gaz à effet de serre à l’horizon 2020. Seront alors précisés les critères environnementaux et le bilan carbone exigé pour les oléagineux entrant dans la chaîne des agrocarburants.

C’est un coup dur pour l’industrie naissante du biodiesel des deux pays concernés qui misent beaucoup sur le débouché européen, en revanche le marché de l’huile, estime le négoce, ne devrait pas être affecté. De loin, la plus échangée au monde, l'huile de palme, est la moins employée dans la filière des carburants agricoles. D'ailleurs depuis six mois, plus une seule goutte de cette huile n'entre dans la production de biodiesel, parce que son prix est trop élevé aujourd'hui pour permettre au fabricant de dégager un bénéfice.

Enfin, l’essentiel des quatre millions de tonnes d’huile de palme importées dans l’Union sont destinées à un usage alimentaire et cela n’a pas de raison de changer puisque seul l’usage énergétique du palme serait soumis à ces dispositions restrictives. En érigeant de nouvelles réglementations limitant l’essor de certains agrocarburants, la Commission pourrait essayer de maîtriser une industrie qui a surtout réussi, pour l’instant, à faire ressurgir l’inflation.

Pas facile, car l'industrie du biodisel remplacera l'huile de palme par de l'huile de colza ou de soja, ce qui laissera la demande globale inchangée et n'aura donc guère d'effets sur les prix. Le sommet atteint en début d'année – à plus de 1 000 dollars la tonne au départ de Malaisie – a tari la demande les quinze premiers jours de janvier. Mais le potentiel haussier demeure tant la demande alimentaire est forte. La Chine, qui prépare son Nouvel An, ne va pas tarder à revenir aux achats.


par Dominique  Baillard

[22/01/2008]

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