Le pétrole au Cameroun, une production en déclin
Dominique Baillard
(Photo : RFI)
La hausse de l’essence de 584 à 600 FCFA le litre a été la goutte d’eau en trop au Cameroun. Elle a provoqué la grève des transporteurs et déclenché un mouvement de protestation dépassant largement la seule question du pouvoir d’achat. Comment se fait-il que l’essence soit aussi chère dans un pays exportateur net de brut, se sont demandés les Camerounais. L’explication est pourtant la même dans la plupart des pays, qu’ils soient ou non producteurs de pétrole : dans le sillage du baril de pétrole à 100 dollars, les produits pétroliers non subventionnés augmentent, plus ou moins vite en fonction des situations particulières.
Dans le cas du Cameroun où les prix sont encadrés, l’augmentation décidée par les autorités visait à répercuter la hausse de la facture pétrolière. Le Cameroun produit du pétrole mais sa qualité n’est pas adaptée à la fabrication des carburants. Il doit donc en importer des pays voisins, de la Guinée équatoriale et surtout du Nigeria pour le raffiner. Par ailleurs si le pétrole fournit encore à l’Etat le quart des recettes fiscales, c’est un secteur en déclin, incomparable avec le boum pétrolier qui anime l’économie des pays du Golfe de Guinée, Nigeria, Gabon, Congo ou Guinée équatoriale.
Avec environ trente millions de barils produit chaque année, le Cameroun est un poids léger, bien loin des 900 millions de barils extraits au Nigeria. La hausse du brut sur le marché mondial donne un second souffle au pétrole camerounais mais l’avenir du secteur énergétique dépend aujourd’hui de l’exploitation future du gaz. D’une part, il pourrait fournir de l’électricité aux Camerounais, une première centrale thermique devrait commencer à produire dans deux ans. D’autre part, il pourrait être exporté vers le pôle de liquéfaction construit en Guinée équatoriale.
par Dominique
Baillard
[29/02/2008]
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