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Chronique des matières premières

La hausse du brut entamera-t-elle la soif des automobilistes ?

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)

Aux Etats-Unis, un automobiliste propose de prier devant les stations essence pour faire baisser les prix à la pompe, en Europe d’autres suggèrent de boycotter les distributeurs des compagnies pétrolières accusés de s’en mettre plein les poches sur le dos des conducteurs. Mais jusqu'où le baril devra-t-il grimper pour les convaincre de laisser leur voiture au garage ? C’est la question que se posent tous ceux qui scrutent les marchés pétroliers. Puisque les producteurs de pétrole ne semblent pas décidés à augmenter leur offre pour stopper la course en avant du baril, le recul de la consommation apparaît comme le seul remède aux mains de ceux qui paient la facture.

L’Agence Internationale à l’énergie avance prudemment des prévisions en ce sens. Depuis le début de l’année, elle revoit régulièrement à la baisse la progression de la demande pour l’année 2008. Sans impressionner le marché. Mardi, quand l’Agence a fait état d’une nouvelle correction, le cours du baril a lorgné à New York du côté des 127 dollars. La plupart des pays émergents subventionnent l'essence afin que la hausse du brut reste indolore pour les populations à très faible pouvoir d'achat. Jusqu’à quand pourront-ils supporter une telle charge ? Un changement d’attitude de leur part aurait un impact certain sur la demande, alors imaginez un changement de la politique américaine en la matière.

Mais chez le premier pays consommateur au monde de carburant, cette option n’effleure même pas les esprits. L’année dernière, quand le baril valait 70 dollars, l’idée de taxer l’essence commence à faire son chemin. Cette année, avec un baril à plus de 125 dollars, deux candidats à l’élection présidentielle, John McCain et Hillary Clinton, envisagent au contraire de supprimer l’impôt sur l’essence. Pas question de déplaire à l’automobiliste qui prendra d’ailleurs son volant pour se rendre aux urnes en novembre. Surtout pas à l’approche de l’été, c'est-à-dire au moment où les déplacements sont les plus importants. Cette semaine les stocks d’essence détenus sur le sol américain ont baissé beaucoup plus que prévu, ce qui n’a pas manqué de raviver les tensions à la veille de la driving season qui démarre le dernier week-end de mai.


par Dominique  Baillard

[15/05/2008]

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