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Chronique des matières premières

Le baril de brut au-delà des 130 dollars

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)

Toujours plus vite, toujours plus haut. L’escalade du baril de brut s’est encore accélérée en mai, le cours du pétrole bondissant de la marche des 110 dollars à la mi-avril à celle des 130 mardi 20 mai sur le marché new-yorkais. Etonnante échappée à l’aune des données baissières émanant du marché physique. Le cabinet Petrologistics, qui observe les mouvements des tankers sur les océans, constate que l’offre de pays membres de l’OPEP a augmenté de 700 000 barils par jour ce mois-ci par rapport au mois d’avril. L’Arabie Saoudite, le premier producteur au monde, a annoncé qu’elle augmentait sa production de 300 000 barils par jour. On sait par ailleurs que les Etats-Unis suspendent le renflouement des réserves stratégiques pour diminuer la pression sur la demande. Toutes ces informations rassurantes laissent les opérateurs de marbre.

En revanche, les prévisions les plus catastrophistes exercent une fascination croissante dans les esprits. L’analyste vedette de la banque Goldman Sachs, vedette parce qu'il avait été le premier à prédire l’envolée du brut au-delà des 100 dollars, table aujourd’hui sur un baril à 140 dollars avant la fin de l’année. Une estimation prise pour une révélation, même si chacun sait que la banque dispose de l’index de matières premières le plus lourdement pondéré en pétrole. Un investisseur pétrolier influent a annoncé lundi sur une télévision américaine que le baril vaudra 150 dollars avant la fin de l’année. On serait en passe d’atteindre le fameux pik oil, estime t-il. C’est-à-dire le niveau maximal de la production au-delà duquel elle commencera à régresser.

Là encore, la prédiction fait mouche, quand bien même chacun sait que cet éminent spécialiste a des intérêts sonnants et trébuchants sur les marchés pétroliers. Le manque de pétrole d'ici cinq ans, voilà le pari qui relance l'appétit des investisseurs sur les marchés à terme, non seulement pour une livraison rapprochée mais aussi pour des livraisons lointaines. Pour une livraison immédiate, le cours du baril a cru de 35% depuis le début de l'année, pour le pétrole pas encore extrait des puits et qui sera livrable à la fin 2012, les prix ont grimpé de 60% depuis le début de l'année.


par Dominique  Baillard

[22/05/2008]

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