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Chronique des matières premières

Une prime pour le fer australien

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)

La sidérurgie chinoise paiera désormais une prime de proximité pour ses importations sous contrat de fer australien. Un accord a été annoncé hier entre la compagnie australo-britannique Rio Tinto et Baosteel, le numéro un chinois de l’acier.

En obtenant une augmentation moyenne de 85% pour ses livraisons 2008/2009, alors que la compagnie brésilienne Vale a négocié il y a un mois une hausse déjà exponentielle de 71%, Rio Tinto entend faire payer à son client l’avantage du fer australien : plus proche de la Chine. Il est par conséquent mois cher à transporter que le fer brésilien. Un avantage qui grandit avec la hausse vertigineuse du coût du fret.

Cette aubaine géographique dont bénéficiait jusqu’à maintenant le premier importateur au monde de minerai profite dorénavant à l’exportateur. Rio marque un point dans la bataille du fer et un autre point tout aussi important, cette fois dans la bataille boursière.
Car face à l’OPA hostile menée par son concurrent australo-britannique BHP Billiton, Rio Tinto démontre qu’elle est parfaitement à même de valoriser sa production de fer, le secteur qui constitue l’un des gros enjeux de cette tentative de rachat. Dans cette démarche, la compagnie arrive même à obtenir le soutien de son client.

Dans le communiqué annonçant le résultat de la négociation, le sidérurgiste chinois loue la coopération amicale qui permet aux deux groupes de travailler ensemble sur le long terme. En signant d’abord avec Rio plutôt qu’avec Bhp Billiton qui avait les mêmes objectifs de prix, le leader de l’acier chinois choisit son camp : celui de la victime qu’il faut à tout prix sauver d’une OPA redoutée par tous les sidérurgistes. Car le nouveau groupe créé deviendrait le tout premier producteur et exportateur de fer à même de dicter des prix, voire une nouvelle configuration du marché.

Le système de fixation annuel des prix auquel Pékin est attaché est de plus en plus contesté par des producteurs qui entendent tirer partie des prix spots, en ce moment beaucoup plus élevés. Mais aussi par des banques qui réfléchissent à la création d'un marché à terme où les cours fluctuent en fonction de l'offre et de la demande.


par Dominique  Baillard

[24/06/2008]

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