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Chronique des matières premières

Le sucre tendance parmi les investisseurs

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)

Mercredi 2 juillet, le marché du sucre a renoué avec les sommets atteints au début de l’année. A New York, le contrat octobre a culminé à 13,89 cents la livre, tout près du pic de la fin février. La plupart des matières premières agricoles, portées par une vague de spéculation, surfaient alors à des niveaux historiquement élevés. Depuis, les céréales se sont repliés, et les produits tropicaux, café ou cacao, commencent à marquer le pas. Si le prix du sucre remonte, c’est à cause de sa forte proximité avec le pétrole, expliquent les investisseurs. La hausse du baril de brut a été, mercredi 2 juillet, un tremplin pour faire rebondir la canne transformée à 60% en éthanol au Brésil, le premier pays producteur et exportateur de sucre.

Puisque le débouché énergétique est redevenu le moteur du marché, le recul d’hier est logique, il s’inscrit dans le reflux des marchés pétroliers. Une correction qui ne remet pas en cause la tendance haussière en place pour cet été, soutiennent les investisseurs convaincus que de nouveaux records pourraient être atteints dans le sillage du pétrole. Les craintes sur la récolte américaine du maïs pourraient doper les importations américaines du biocarburant brésilien. Une vision flamboyante tempérée par celle des courtiers. D’abord parce que les prévisions sur la récolte américaine de maïs s'améliorent, ce qui rend la hausse des importations d'éthanol plus aléatoire. Ensuite parce qu’ils constatent que le marché physique du sucre se retrouve au point mort suite à l’escalade des cours.

Les pays d’Afrique du Nord, qui étaient aux achats pour préparer le ramadan, ont subitement déserté. Quand le sucre est trop cher, plus personne ne l’achète. Et lorsqu’il est trop bon marché – à  moins de 10 cents la livre il n’est plus rentable d'en fabriquer – ce sont les Brésiliens qui reprennent la main, ils s’abstiennent de vendre, préférant transformer la canne en éthanol ou bien en électricité qu’ils peuvent proposer sur le marché national. Pour sortir de la fourchette comprise entre 10 et 14 cents la livre, les investisseurs devront significativement augmenter leurs positions.


par Dominique  Baillard

[08/07/2008]

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