Chronique des matières premières
Le souvenir du passage de Katrina est encore douloureux dans la mémoire des habitants de la Nouvelle-Orléans. En revanche, il semble beaucoup moins sensible dans celle des traders des marchés pétroliers préoccupés depuis quelques jours par la probable arrivée de l'ouragan Gustav dans le golfe du Mexique. Vendredi, le cours du brut n’a guère bougé par rapport à la veille, le baril clôturant la séance à 114 dollars à New York. Le manque d’informations sur la direction et la force de la tempête tropicale expliquent en partie ce manque de réactivité.
Il y a trois ans la destruction des plateformes pétrolières du golfe du Mexique où est concentré le quart de la production américaine de brut avait fait grimper le baril à 70 dollars, une hausse de 10% qui avait semé l’émoi dans le monde entier. L’équilibre du marché s’est depuis profondément transformé. Avec l’envolée des cours et le ralentissement de l'économie, la fringale de pétrole s’est calmée. Les automobilistes américains ont levé le pied et les raffineries tournent maintenant au ralenti. Elles n’auront donc pas de mal à prendre la relève des installations qui pourraient être endommagées par Gustav. Le marché du gaz qui avait également bondi après le passage de Katrina se demande plutôt aujourd’hui comment gérer la production excédentaire dégagée par la croissance de l’offre sur le sol américain.
Dans les prochaines heures, les traders resteront néanmoins rivés aux bulletins météos. En raison du Labour Day, la fête du travail, les marchés sont fermés lundi aux Etats-Unis, les opérateurs susceptibles de modifier leurs positions au gré de l’évolution du ciel disposent des échanges électroniques maintenus ouverts en raison de la tempête. Du côté des marchés agricoles, les cours du riz et du coton se sont emballés vendredi, les producteurs du Texas et de Louisiane craignant de grosses pertes sur leurs récoltes. D'autres marchés pourraient avoir de mauvaises surprises. Katrina avait sérieusement endommagé les stocks de café et de zinc entreposés en Louisiane, ce qui avait fait tanguer les cours de ces deux matières premières.
par Dominique Baillard
[01/09/2008]
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