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Chronique des matières premières

Marché des céréales : une forte demande des pays méditerranéens

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)

A peine moissonné voilà le blé déjà chargé dans l’hémisphère nord, direction le bassin méditerranéen. Parce que cette région est le principal débouché à cette époque, mais aussi parce que les besoins exprimés sont criants cette année.

La Syrie, pays d'ordinaire exportateur, qui n’a plus importé un grain de blé depuis quinze ans, envisage d’en acheter à la Bulgarie. L’Irak, le client obligé des Etats-Unis, cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement pour faire face à la baisse drastique de sa production. Bagdad est en discussion avec l’office canadien du blé.

Les Etats-Unis, l’ennemi juré de l’Iran, plastronnent : ils ont déjà vendu un million de tonnes de céréales à la République islamique. L’information très chaude sur le plan politique n’a pas étonné le négoce. Dès le mois de juillet, les autorités iraniennes ont annoncé qu’elles seraient preneuses de 5 millions de tonnes de blé pour cette campagne.

Ces trois Etats voisins souffrent d’un même mal : le manque de pluie, qui a fait chuter les rendements. Les pays du Maghreb ont souffert également de la sécheresse.
Le Maroc et la Tunisie ont déjà annoncé des mesures de libéralisation des échanges du blé fourrager et de l’orge pour soulager les coûts de production des éleveurs. On attend de voir si l’Algérie autorisera le secteur privé à importer sans passer par l’office national.

L’Egypte, l’un des plus gros importateurs au monde de céréales, a été épargné par ces avanies climatiques, car sa récolte dépend des eaux fluviales. Mais pour éviter que les révoltes contre la cherté du pain ne se reproduisent, Le Caire met les bouchées doubles pour assurer son approvisionnement. Le gouvernement a annoncé en grande pompe la signature d’un accord avec le Kazakhstan pour la fourniture d’un million de tonnes de blé. Cet exportateur d'Extrême-Orient a le vent en poupe en ce moment, c'est l'un des plus compétitifs parmi les origines de la Mer Noire, et également le plus proche en distance des pays Proche et Moyen-Orient.

Avec la baisse des cours et de l'euro, les blés d'Europe de l'Ouest profitent également du rebond de la demande du pourtour méditerranéen.


par Dominique  Baillard

[08/09/2008]

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