Chronique des matières premières
De part et d’autre de l’Atlantique, le cours du pétrole a plongé le 15 septembre 2008. Dans sa chute, la Lehman Brothers a entraîné le baril dans la zone des 95 dollars, voire en dessous sur le marché londonien. Les perturbations de l’offre sont soudain passées au second plan : ni l’attaque menée contre des installations pétrolières dans le delta du Niger, ni l’interruption momentanée de la production au Texas, à cause du passage de l’ouragan Ike, n’ont été en mesure de contrer la lame de fond provoquée par la faillite de la banque d’investissement.
En début d’année, le baril de pétrole coté à New York avait perdu plus de 8 dollars dans la semaine suivant l’effondrement d’une autre banque américaine : la Bear Stearns. La crise du système financier qui s’est renforcée avec la faillite de la Lehman Brothers pourrait aggraver le ralentissement de l’économie américaine, et donc la consommation de pétrole.
Le recul de la demande est devenu la nouvelle obsession du marché, alors qu’il y a quelques mois encore, le recul potentiel de l’offre était la principale préoccupation des opérateurs. Le patron de la compagnie aérienne Virgin considère que la baisse de la consommation devrait faire redescendre les cours en dessous des 60 dollars le baril. Le sentiment baissier est si fort que les investisseurs ont été dissuadés de se ruer sur cette matière première pourtant prisée lorsque les bourses se replient comme c’était le cas hier. Ils ont préféré se réfugier sur le marché de l'or, l'une des rares matières premières dopées par la crise bancaire.
La mise en faillite de Lehman Brothers met par ailleurs en lumière l’exposition croissante des banques d’investissement aux marchés pétroliers. Sur les marchés à terme comme sur les marchés de gré à gré, ces banques sont devenues des acteurs de plus en plus puissants qu’on soupçonne de spéculer sous couvert d’opérations commerciales.
Avant l’ouverture des échanges, la Lehman Brothers a été suspendue sur les deux grands marchés pétroliers mais on ne sait pas encore ce qu’il adviendra de son indice matières premières investi à 60% sur les marchés énergétiques.
par Dominique Baillard
[16/09/2008]
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