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Chronique des matières premières

L’or triomphe parmi les décombres de Wall Street

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)
C’est une semaine historique qu’a connu le marché de l’or reflétant en mode inversé le séisme qui ébranlait Wall Street. Le mercredi 17 septembre, la panique est à son comble. La Lehman Brothers est en faillite, et le plan de sauvetage de l’assureur américain AIG ne réussit pas à rassurer les investisseurs. Dans ce monde devenu totalement incertain, où les actions s’effondrent, où même les bons du Trésor américain offrent des rendements négatifs, tous se ruent aux abris, c’est-à-dire sur le marché de l’or, le dernier périmètre de sécurité où la monnaie transformée en métal précieux, conservera une valeur intrinsèque.

L’once enregistre alors sa plus forte hausse en une seule séance : + 11%. On n’avait pas vu ça depuis 1980. La barre des 900 dollars est effleurée alors qu’une semaine auparavant le cours sombrait vers les 750 dollars l’once. Jeudi, c’est un nouveau triomphe, les acheteurs continuent à affluer. Le même jour les banques centrales injectent massivement des capitaux pour aider les banques, le gouvernement américain annonce le rachat des actifs douteux détenus par les banques. Les bourses repartent à la hausse et le marché de l’or plonge. Nouveau record historique, cette fois à la baisse. Sur la semaine, le solde est toutefois positif, le cours de l’or est remonté à 869 dollars l’once. Pour limiter l’hyper volatilité qui s’est développée la semaine dernière, la CFTC (Commodity Futures Trading Commission), le gendarme des marchés à terme américains, a augmenté les appels de marge que doivent acquitter les opérateurs, ce qui a pu également accentuer le repli de la dernière journée de la semaine.

La plupart des analystes parient aujourd’hui sur le rebond durable du métal précieux dans les prochains mois. Parce que la crise est loin d’être terminée. Et parce que les remèdes employés pour la résoudre, l’intervention massive des pouvoirs publics, portent les germes de l’inflation. Avoir quelques lingots dans ce genre de situation peut s’avérer utile. Pendant la grande dépression on pouvait s’acheter une voiture avec un kilo d’or. C’est encore le cas aujourd’hui.

par Dominique  Baillard

[22/09/2008]

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