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Chronique des matières premières

La crise brouille les cartes du marché de l’acier

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)
Les prix de la ferraille comme ceux des billettes utilisées dans la construction ont amplement reflué cet été. Ce repli des produits phares sur le marché de l’acier a allumé les clignotants oranges sur l’écran de contrôle des sidérurgistes. Mais la crise qui dévaste en ce moment le système financier leur a ôté toute visibilité, estime le plus visionnaire des grands patrons de l’acier, Lakshmi Mittal. Lors de l'assemblée annuelle de l’Association mondiale de l’acier qui se tient en ce moment aux Etats-Unis, le patron du premier groupe sidérurgique au monde, devenu naturellement le président de cette instance, s’est abstenu de commenter une situation qu’il qualifie sobrement de « sans précédent ». Dans ce climat d’incertitude généralisée, l’association a préféré reporter au printemps la publication de ses prévisions pour les trois prochaines années.

Depuis cinq ans, l’offre d’acier augmente chaque année de 7%, en 2008 la production croîtra encore de 5%. Dans la même période, les prix ont parfois quadruplé. Le maintien de cette progression spectaculaire dépend évidemment de la bonne tenue des investissements dans la construction. L’assèchement du crédit déclenché par la crise financière pourrait compromettre les grands chantiers gourmands en acier. Pour être plus précis, la question est de savoir si les pays émergents seront réellement affectés par la crise des liquidités car ce sont eux qui absorbent 70% de la demande mondiale d’acier pour bâtir les infrastructures indispensables à leur essor. A moyen comme à long terme, l’avenir de l’acier dépend avant tout de cette partie du monde et non pas de l’Europe ou des Etats-Unis où le patron d’Arcelor Mittal envisage de réduire la production de 15% pour soutenir les prix.

Reste à voir si la baisse enregistrée sur plusieurs produits s'aggrave. Car pour l'instant le repli n'a fait qu'effacer l'explosion des prix intervenue au printemps. Sur le marché européen de la ferraille, par exemple, la tonne qui s'échangeait à 400 euros entre mai et juillet ne vaut plus que 200 euros, c'est à dire au même niveau qu'au début de l'année.  


par Dominique  Baillard

[08/10/2008]

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