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Chronique des matières premières

Réunion annuelle de l'Association française cotonnière : une ambiance de crise

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)

Etre à Deauville hier soir pour le dîner annuel de l’Afcot, l’Association française cotonnière, était en soi une performance si l’on s’en tient aux chiffres de participation. 350 personnes étaient présentes en 2007, il n’y en avait guère plus de 250 cette année. Beaucoup ont annulé leur venue au dernier moment. Pour suivre de près l’évolution de la crise mais aussi parce qu’ils réduisent au maximum les frais de représentation, reconnaît-on discrètement.

Le marché du coton comme celui des autres matières premières poursuit sa descente aux enfers. Les cours ont chuté de 25% depuis la fin du mois d’août. Pour les négociants, les problèmes ont commencé bien avant la faillite de la Lehman Brothers. La folle hausse du marché déclenchée par les investisseurs au début de l’année les a éreintés. A peine remis, les voilà à nouveau en pleine tourmente. Vu l’extrême volatilité des cours, impossible aujourd’hui d’acheter ou de vendre avec deux ans d’avance sur les récoltes, comme ils le faisaient pour équilibrer les risques sur la durée. D’autant plus que les banques, à genoux, ne financeront plus de telles opérations. Enfin et c’est peut-être le plus gros point noir : la demande s’est tarie. Avec le spectre de la récession vendre du coton est devenu un défi et un pari risqué. Le rare filateur qui achète ne va-t-il pas faire défaut si les cours continuent à dégringoler ?

Dans ce climat de fin du monde, perceptible hier soir dans la station normande, chacun observe son voisin de table en se demandant qui survivra jusqu’au prochain dîner de l’Afcot. Les Africains présents gardent le sourire, fait mine de s’étonner un marchand européen. « Ils rient jaunes », rétorquent son collègue car faute d’argent dans les caisses des sociétés cotonnières, la culture du coton est en train de péricliter en Afrique de l’Ouest. La récolte, qui a été divisée par deux l’année dernière, pourrait encore baisser cette année, en dessous de la barre des 600 000 tonnes.


par Dominique  Baillard

[10/10/2008]

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