Emerse Faé revit à Nice, en championnat de France. Le milieu de terrain effectue une saison pleine en Ligue 1 après une année difficile à Reading, en Angleterre. L’ex-Nantais évoque pour RFI l’ambiance africaine qui règne à l’OGCN, la concurrence au sein de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire et le Championnat d’Afrique des nations.
Emerse, à Nice, il y a beaucoup d’internationaux africains. Est-ce un plaisir d’évoluer avec tous ces Maliens, ces Ghanéens, ces Nigérians ?
Oui, c’est un plaisir d’avoir une telle mixité au sein de notre effectif. C’est vrai qu’il y a pas mal d’Africains dans le groupe. Espérons que ça ne posera pas trop de problèmes durant la prochaine Coupe d’Afrique des nations à laquelle plusieurs Niçois participeront sans doute. On se chambre d’ailleurs de temps en temps quand un pays à battu l’autre.
La sélection ivoirienne a-t-elle été un refuge quand ça n’allait pas à Reading, en Angleterre ?
Ça a été une bouffée d’oxygène. Mais quand on ne joue pas en club, c’est difficile d’être convoqué en sélection. Surtout que notre équipe nationale compte plusieurs joueurs qui évoluent dans des grands clubs. Pour ceux comme moi qui sont dans des clubs moins réputés, c’est plus difficile. Surtout, lorsqu’on ne joue pas.
Emarse Fae
DR
Qu’est-ce qui vous a décidé à opter pour les Eléphants alors que vous aviez joué avec les équipes de France de jeunes ?
C’est un ensemble de choses. Il y a pas mal de concurrence au sein de la sélection ivoirienne, mais je pense qu’à un moment, je n’avais rien à envier aux autres joueurs évoluant au même poste. J'ai peut-être aussi choisi la Côte d’Ivoire car elle m’offrait l’opportunité de jouer une Coupe du monde beaucoup plus vite. Plus que l’équipe de France en tout cas à laquelle, je trouve, la Côte d’Ivoire n’a rien à envier. Surtout quand je vois tous les problèmes qu’il y a actuellement chez les Bleus. Je me dis que je n’ai pas forcément fait le mauvais choix.
Pourtant, avec Yaya Touré, Didier Zokora, Gervinho, Romaric, la concurrence est vraiment rude au milieu de terrain…
Oui, et c’est bien pour cela que je dis que je n’ai pas choisi la facilité. La concurrence est aussi vive en équipe de France qu’en sélection ivoirienne. En tout cas, c’est bien pour le sélectionneur qui a l’embarras du choix. Je suis satisfait de cette concurrence tant qu’elle est saine. Ça tire l’ensemble du groupe vers le haut.
Est-ce que vous pensez que Vahid Halilhodzic compte particulièrement sur vous ?
(Il hésite) Je pense… Mais c’est plutôt au sélectionneur qu’il faut demander ça. Il m’a souvent convoqué et fait jouer. Je ne sais donc pas à quel point il compte sur moi, mais il m’a régulièrement donné ma chance.
Le fait que le sélectionneur soit lui aussi un ancien Nantais peut-il jouer en votre faveur ?
Non, ça n’est que du « bla, bla ». Ça n’est pas parce qu’on est tous les deux des anciens Nantais que je vais avoir droit à plus de passe-droits que d’autres joueurs.
Un mot sur le CHAN, le Championnat d’Afrique des nations, qui est une CAN réservée aux joueurs évoluant en Afrique. La première édition se déroule en Côte d’Ivoire. Est-ce une bonne chose pour votre pays ?
Oui, et c’est aussi une bonne chose pour les joueurs restés là-bas.
(Il réfléchit) En sélection, il y a peut-être au mieux deux joueurs locaux. Tous les autres évoluent en Europe. Donc, c’est bien que ceux qui font vivre le championnat ivoirien soient récompensés. Je ne sais pas si ça compte comme une sélection classique, mais ça représente une lueur d’espoir et une fierté pour eux.
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