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Etats-Unis

Barack Obama a défendu devant le Congrés son projet de réforme de l’assurance santé

Article publié le 10/09/2009 Dernière mise à jour le 13/09/2009 à 01:40 TU

La pression sur Barack Obama était très forte. En prononçant son discours solennel, hier soir, devant les deux chambres du Congrès américain. Il avait sans doute en tête les échecs de ses prédécesseurs dans l’épineux dossier de la réforme de l'assurance santé. Un discours important dont chaque mot a été soigneusement pesé. Face aux critiques et aux attaques, Barack Obama a maintenu le cap, il entend mener à bien son projet pour donner une couverture médicale à près de 50 millions Américains qui en sont dépourvus.

Le président américain Barack Obama livre son discours sur la réforme du système de santé devant les deux chambres du Congrès à Washington, le 9 septembre 2009.( Photo : Jason Reed / Reuters )

Le président américain Barack Obama livre son discours sur la réforme du système de santé devant les deux chambres du Congrès à Washington, le 9 septembre 2009.
( Photo : Jason Reed / Reuters )

Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du

Les talents d’orateur de Barack Obama ne sont plus à démontrer. Mais hier soir on l’a senti très en retenue, il s’est bien gardé de se laisser aller à de grandes envolées lyriques et militantes. Le président américain était là pour expliquer, et surtout pour rassurer, le Congrès évidemment, mais surtout à travers lui, le peuple américain.

Barack Obama

Extrait du discours sur la réforme de l'assurance santé

« Je ne suis pas le premier président à m'attaquer à ce sujet. Mais je suis déterminé à être le dernier. »

10/09/2009

Pour Barack Obama, cela ne peut plus attendre, il faut changer. Mais ces changements ne doivent pas faire peur. « Si vous avez une assurance maladie qui vous convient, a-t-il dit, on ne changera rien. Mais on interdira aux compagnies d’assurances de refuser ou de rayer des gens qui sont malades, en gros qui coûtent trop cher. » 

Il veut mettre en place un système où chacun pourrait trouver une assurance maladie en fonction de ses moyens, avec en dernier recours un système d’assurance publique, une sorte de coopérative. La seule chose qui deviendrait obligatoire, ce serait d’avoir une assurance, quelle qu’elle soit.

Selon lui tout cela ne coûtera pas plus cher au contribuable, et il s’engage en contrepartie à travailler avec tous, dans le public et dans le privé, pour faire baisser les coûts. Il se déclare ouvert à toutes les propositions pour améliorer le projet : « Ma porte est ouverte, a-il-dit, sauf à ceux qui ne veulent rien changer, ceux là je n’ai pas de temps à perdre à les écouter. »

Pour savoir s'il a convaincu l’opinion publique, il va falloir attendre un peu, mais on ne manquera pas d’avoir des sondages très bientôt.

Des résistances très fortes 

Immédiatement après le discours les espaces publicitaires des chaines de télé étaient pleins de publicités opposées à la réforme. Les Républicains, pour leur part, ont parfois des stratégies de communication assez étranges. La tradition veut que l’opposition réponde au discours. Hier soir ils ont donné la parole à un obscur représentant de Louisiane, médecin de son état, un illustre inconnu dont le CV avait été distribué à la presse en catastrophe, et qui a aligné quelques platitudes. Rien qui puisse faire concurrence à Barack Obama.

Pendant le discours, en revanche, on a vu la mine glacée des parlementaires républicains, certains avaient même sur les genoux des pancartes proclamant leur opposition à la réforme.

Dès aujourd’hui, c’est le Congrès qui reprend la main et ses marchandages. On verra bien si Barack Obama a convaincu, mais les réticences sont tellement fortes que ce n’est évidemment pas gagné.

A écouter

Victor Rodwin

« C’était un très grand discours, avec beaucoup d’appui et de détermination, ce qu’il fallait actuellement. Il a quand même fait un petit compromis en laissant tomber le projet du plan public. Mais à mon sens, ce n’est pas si grave que ça, le principal est fait. »

10/09/2009