par Danielle Birck
Article publié le 02/11/2007 Dernière mise à jour le 02/11/2007 à 18:43 TU
Vue aérienne du Centre historique de Sibiu
(Crédit : Daniel Baltat)
C’est une chance que de découvrir Sibiu avec les couleurs de l’automne … A commencer par le paysage vallonné et ses forêts denses au feuillage roux, aperçus de l’avion. Si une semaine plus tôt la neige avait fait une première apparition – la ville est située à 800 mètres d’altitude - c’est sous le soleil qu’il nous sera donné de la découvrir... Une luminosité qui mettra en valeur aussi bien les façades aux crépis colorés récemment restaurées sur les trois places du centre historique, que l’allée bordée d’arbres sur ce qui étaient autrefois les douves et ponctuée par les tours de guet. La cité s’est en effet développée à partir d’une église fortifiée avant de s’entourer de remparts destinés à la protéger des menaces d’invasion ottomane…
Tout cela, nous l’apprendrons grâce à une habitante de Sibiu, qui nous aura consacré une matinée : Nadia Badrus pour qui vivre à Sibiu, d’abord simple concours de circonstances, est devenu choix délibéré et objet de fierté. Originaire de Bucarest, sociologue et chercheur à l’université de Sibiu, elle confie avoir développé un « patriotisme local » envers sa ville d’adoption : « Je suis fière d’être à Sibiu, dit-elle, parce que c’est une ville qui a une histoire ancienne et que cette histoire repose sur le multiculturalisme ». Allemands, Hongrois, Roumains, Tsiganes, sans oublier une petite communauté juive : « cette histoire multiculturelle a laissé son empreinte sur la ville et les gens qui y habitent ». Actuellement au nombre de quelque 170 000.
« Ville de la Culture – Ville des cultures »
Ce slogan retenu pour « Sibiu 2007 » est bien le reflet de cette ville fondée sur des ruines romaines à la toute fin du XIIe siècle par des colons allemands, venus du Luxembourg. Ces Saxons ont fait de Hermannstadt (ancien nom de Sibiu), la capitale d’une région qu’ils administraient et qui connaîtra un réel essor économique et politique au Moyen Age, avant de devenir au XVIIe siècle capitale de la Transylvanie austro-hongroise. Au XIXe Sibiu et ses intellectuels s’impliquent dans la cause nationale roumaine, et c’est après la Première guerre mondiale que la Transylvanie rejoint la Grande Roumanie.
Même si la population « allemande » de Transylvanie a beaucoup diminué à l’issue de la seconde guerre mondiale, puis avec l’émigration vers l’Allemagne qui a suivi la chute du mur de Berlin en 1989, elle y reste plus importante que dans le reste du pays, et tout particulièrement à Sibiu où elle est représentée à plus de 65% à la Mairie, par le biais du Forum démocratique des Allemands. Le maire, Klaus Ioannis - élu en 2004 avec 88% des voix – en est lui-même issu.
La Maison Luxembourg et sa décoration baroque. Elle abrite l’office du tourisme et un hôtel.
(Photo : Danielle Birck/ RFI)
2004 c’est aussi l’année où Sibiu a été choisie pour être Capitale européenne de la culture 2007, aux côtés de Luxembourg, sur proposition de cette dernière. Un partenariat sollicité en raison de l’histoire commune aux deux pays mais aussi d’un projet culturel plus récent, celui de la restauration de la Maison Luxembourg, située sur la Petite-place de Sibiu. Un projet entamé en 1998 et achevé en 2003, grâce auquel les échanges entre les deux villes ont contribué à leur rapprochement et abouti à ce jumelage en 2007.
Capitale Européenne de la Culture
« Un statut peut-être immérité au départ, qu’il faut prendre davantage comme une chance, une confiance accordée, que la confirmation de mérites plus anciens », suggère Nadia Badrus en parlant du choix de sa ville comme capitale culturelle européenne. Pour ajouter aussitôt que « la ville a bien utilisé cette opportunité pour préparer un programme culturel assez conséquent et réaliser des investissements importants dans la restauration du centre historique de la ville ».
Une restauration à laquelle l’Etat a apporté une aide qui s’est limitée essentiellement aux façades des édifices et des maisons, pour la plupart classées. Une opération plus en profondeur aurait nécessité davantage d’investissements, mais aussi de traiter avec les propriétaires ce qui apparemment était plus compliqué, en raison notamment des problèmes de co-propriété dans les bâtiments. Des accords toutefois ont pu être trouvés pour la rénovation de certaines cours intérieures, escaliers et balcons, nous précisera l’architecte en chef de la ville, Istvan Guttmann. Lequel a mené les travaux de rénovation intérieure de l’imposante mairie de Sibiu, avec un mélange particulièrement réussi de moderne et d’ancien dans l’atrium de ce bâtiment datant de 1906, le dernier édifice construit dans le centre historique de la ville.
Vue de La Piata Mare (Grand-Place) avec la Mairie et l’Eglise des Jésuites
(Photo : Danielle Birck/ RFI)
Au total ce sont 204 lieux qui ont été classés dans la ville historique, où coexistent tous les styles de la Renaissance au XIXe siècle, dans un ensemble architectural exceptionnel, par son étendue et son état de conservation. Un ensemble préservé, mais vivant.
Ne pas 'muséifier' la ville
« Les jeunes aiment la vie d’aujourd’hui et il ne faut pas faire une ‘muséification’ des zones historiques […] les gens qui habitent dans des bâtiments anciens veulent avoir l’eau courante, le chauffage et on peut trouver des compromis pour sauver le patrimoine et sauver la vie ». Ces propos sont ceux de Dan Kisilewicz, inspecteur des monuments historiques au ministère roumain de la Culture et des Cultes.
Effectivement, la vie quotidienne est bien présente dans le centre historique de Sibiu. On peut la saisir sur la Grand-place et dans les rues et aussi dans les cours intérieures des maisons, avec les bicyclettes ou les voitures qui y sont garées (même si le centre historique est zone piétonne), avec le linge qui sèche sur les balcons ou les portes ouvertes sur des arrière-boutiques. Sans oublier les cohortes d’écoliers venus visiter Sibiu. Il a d’ailleurs fallu choisir le bon créneau entre deux groupes scolaires pour pouvoir accéder à la billetterie du musée Brukenthal, du nom du palais baroque du XVIIIe qui abrite une des plus importantes collections de peinture classique de Roumanie.
Car le statut de Capitale Européenne de la Culture a permis de créer des conditions favorables au développement du tourisme, ce qui n’était pas le cas auparavant. Beaucoup d’hôtels de grand et moyen standing ont été inaugurés, ainsi que des hébergements plus modestes notamment pour les jeunes, pour pouvoir accueillir les touristes. De nombreux Roumains ont eu envie de découvrir cette ville « un peu à part en Roumanie, en raison de racines et de liens plus importants avec le centre et l’ouest de l’Europe », tient à préciser Nadia Badrus. Mais aussi des touristes étrangers, à l’intention desquels un nouvel aéroport a été aménagé. Car à Sibiu on compte sur les retombées économiques du tourisme à plus long terme pour la ville et ses habitants.
On espère aussi que ceux-ci, à la faveur de la reconnaissance internationale et de la visibilité acquises par Sibiu au cours de cette année, auront un regain de fierté et une meilleure perception de la valeur de leurs maisons et s’impliqueront davantage dans leur rénovation. «Je pense que les efforts que nous avons faits pour le patrimoine de la ville à l’occasion de cette année, pour qu’il puisse être une source de revenus et améliorer le cadre de vie, ont des résultats pratiques, visibles y compris sur la vie des habitants », déclare Dan Kisilewicz. Et à ses yeux, c’est ce qui est le plus important, « car, ajoute-t-il, il se peut que les touristes viennent ou reviennent, mais il faut que les habitants de Sibiu soient fiers d’y vivre ».
portrait
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