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Polyvalence

Man Ray (mal) développé...

par Elisabeth Bouvet

Article publié le 31/03/2008 Dernière mise à jour le 31/03/2008 à 14:48 TU

Noire et Blanche, 1936.© Man Ray Trust - ADAGP Paris 2008

Noire et Blanche, 1936.
© Man Ray Trust - ADAGP Paris 2008

C’est par ses photographies avant-gardistes que l’artiste américain est surtout connu. Qu’il s’agisse de ses autoportraits, nombreux, de son fameux modèle que fut Kiki de Montparnasse ou de ses créations qui empruntent tant au dadaïsme qu’au surréalisme à l’instar de Noire et blanche,  image très connue datant de 1936, les clichés de Man Ray (1880-1976) ont quelque peu éclipsé ses autres travaux. Et cela, même s’il se considérait lui-même comme un peintre, avant tout. Touche à tout, Man Ray l’était pourtant. Et c’est précisément l’objectif de la nouvelle exposition qui se tient à la Pinacothèque, à Paris, que de montrer l’étendue du talent de cet artiste polymorphe qui s’est essayé à tous les supports, peinture, photographie, sculpture, cinéma, collages…

Porte Manteau, 1920.© Man Ray Trust - ADAGP Paris 2008

Porte Manteau, 1920.
© Man Ray Trust - ADAGP Paris 2008

L’Atelier Man Ray « Unconcerned but not different » se présente comme une rétrospective qui balaierait donc toutes les facettes de ses expérimentations, depuis ses tâtonnements de jeunesse jusqu’aux dessins préparatoires à ses œuvres majeures. L’exposition s’organise selon quatre périodes, chacune d’entre elles étant liée à une ville : New York, Paris, Los Angeles puis de nouveau Paris. Quant à la plupart des 250 pièces exposées, elles proviennent du Man Ray Trust, le fond qui gère, depuis la mort en 1991 de Juliet Browner, la dernière épouse de Man Ray, l’héritage de l’artiste américain, du moins ce qu’il en reste. Car nul chef d’œuvre parmi les quelque 5 000 pièces recensées. L’intérêt tient donc moins dans ce qui aurait pu être la découverte d’un trésor caché, or pas de révélation à attendre, que dans une approche pédagogique et didactique propre à enrichir l’histoire de l’art, tout en nous éclairant sur le processus de création. Il s’agit là « des œuvres aux origines des œuvres », pour reprendre l’expression du directeur de la Pinacothèque, Marc Restellini.

Si les chefs d’œuvre de Man ray manquent à l’appel, le visiteur pourra néanmoins se « consoler » en découvrant un « portrait » d’Eugène Atget de dos, en s’initiant à son travail sur la couleur en photographie (avec notamment un portrait d’Yves Montand qui est en fait une diapositive peinte), en voyant quelques-uns des objets ayant appartenu à Man Ray comme son chapeau melon, ses jeux d’échec ou en contemplant les dessins de la dernière période de sa vie entre 1951 et 1976, année de sa disparition à l’âge de 86 ans, à Paris.

Chapeau de Man Ray.© Man Ray Trust - ADAGP Paris 2008

Chapeau de Man Ray.
© Man Ray Trust - ADAGP Paris 2008