par Danielle Birck
Article publié le 26/06/2009 Dernière mise à jour le 17/07/2009 à 18:42 TU
… A commencer par sa ville natale Nancy, et la brasserie Excelsior qui accueille le voyageur en face de la gare. Le lieu, ouvert en 1911 et classé monument historique, est une véritable vitrine de l’Ecole de Nancy. Les plus grands noms de l’Art nouveau français s’y sont illustrés : Jacques Grüber a signé les verrières, Daum les appliques et lustres, Louis Majorelle le mobilier en acajou massif de Cuba tandis que la rampe d’escalier porte la marque du ferronnier d’art Victor Prouvé, le tout dans une architecture de Weissenburger et Mienville.
C’est donc une excellente entrée en matière à l’exposition Louis Majorelle à laquelle on se rend à pied, installée dans les galeries de l’ensemble Poirel, « un édifice construit en 1889, grâce au legs de Victor Poirel à la ville de Nancy, explique Valérie Thomas, conservatrice du musée de l’Ecole de Nancy, et qui se compose d’une salle de spectacle de 900 places et de galeries d’exposition, et est devenu, dès 1894, le principal lieu d’exposition de l’Ecole de Nancy ». La dite Ecole de Nancy, qui s’organise comme telle en 1901 sous le nom d’Alliance provinciale des industries d’art, à l’instigation d’Emile Gallé, et dont Majorelle est le vice-président.
Qualité de l’exécution
« Si Majorelle est présent dans toutes les manifestations consacrée à l’Ecole de Nancy et à l’art nouveau, explique Roselyne Bouvier, commissaire de l’exposition, il l’est aussi dans nombre de musées européens et américains, comme dans des collections très importantes, y compris au Japon, il est vrai que c’est la première monographie qui lui est consacrée. Nous avons profité du 150ème anniversaire de sa naissance pour présenter son travail, des années 1880 à 1950 ».
Car si Louis Majorelle meurt en 1926, la création et la fabrication se poursuivront jusque dans les années 1950 dans les ateliers de la manufacture nancéenne, toujours avec une même exigence de qualité de l’exécution. « A aucun moment, souligne Roselyne Bouvier, même dans le mobilier en série, la maison Majorelle ne cède à une production rapide et moins soignée. C’est vraiment la qualité de l’exécution qui permet aujourd’hui d’attribuer à Majorelle des objets qui ne sont pas signés ». Effectivement, bien dans l’esprit de l’Ecole de Nancy – rassembler les talents et savoirs faire de la région et démocratiser l’art – « c’est une des particularités de l’entreprise Majorelle, de l’aventure Majorelle que d’avoir su comprendre le ‘couple industrie et art’ (…), d’avoir fait se côtoyer le ‘beau modèle’ et celui réalisé en série, et surtout sur une période aussi longue, des années 1880 aux années 1950 ».
Une période pendant laquelle l’entreprise Majorelle va savoir s’adapter, « épouser, avec énormément de goût, d’élégance et de savoir-faire tous les styles décoratifs qui vont se succéder entre la fin du XIXe siècle et les années 1950. Art nouveau, Art Déco ou style Moderne, à chaque fois Louis Majorelle crée des objets qui sont parmi les plus intéressants (…) car il a su aussi inventer. Il a réfléchi, il a dessiné, il a conçu un vocabulaire pour plaire à une clientèle la plus large possible ».
un art "national"
Il saura aussi s’associer avec d’autres « industriels d’art », comme la cristallerie Antonin Daum pour la réalisation de luminaires. Quant à la clientèle, en bon chef d’entreprise, il ira à sa rencontre dans la capitale, où il a acheté dès 1904 le fameux magasin L’Art nouveau , rue de Provence. Dans la même rue, en 1913, il fait reconstruire, par Louis Sauvage, un immeuble sur cinq étages qui devient une enseigne, une vitrine Majorelle extrêmement importante dans la capitale. « Il sent bien qu’après la guerre Nancy va redevenir ‘ la belle endormie ‘, et que la modernité est à Paris, précise la commissaire. Ce qui ne signifie pas qu’il va mépriser la clientèle locale. Il continuera à travailler pour les Lorrains, comme en témoigne le Bureau Foch en 1913, pour répondre à une demande du maréchal. A Nancy, le magasin Majorelle de la rue Saint-Georges est aussi très dynamique dans les années après-guerre … Donc, ce n’est pas un refus de la province, mais plutôt l’idée, de la part de Louis Majorelle et de ses successeurs, que l’art est désormais plus ‘ national ‘ ».
En 1951, le magasin de la rue Saint-Georges à Nancy cesse son activité commerciale et, en 1956, ce sont les ateliers qui ferment. « C’est la fin d’une époque. Les années d’avant-guerre signe la fin d’une époque d’invention, et la seconde guerre mondiale marque une rupture importante dans la vie économique de la Lorraine et l’entreprise Majorelle a du mal à s’en sortir. Et puis sans doute un certain essoufflement… Trois générations, ce n’est déjà pas mal », conclut Roselyne Bouvier.
[1] Nature et symbolisme, influences du Japon : Sous ce titre, le musée Georges de la Tour de Vic-sur-Seille en Moselle présente jusqu’au 30 août 2009 une exposition consacrée à l’œuvre d’Emile Gallé, qui a constitué un tournant significatif dans le travail du verre et de la céramique, tant par sa technique que par son caractère avant-gardiste.
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