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Exposition Paris

Quand la 2CV fait son show

par Marie Grézard

Article publié le 17/06/2008 Dernière mise à jour le 18/07/2008 à 14:08 TU

La Cité des Sciences et de l'Industrie fête les soixante ans de la voiture culte du XXème siècle. La 2 CV a accompagné toute la société française sur 4 générations. Prolos, agros ou bobos avant la lettre...tous ont plébiscité son balancement légendaire et sa robustesse à toute épreuve.  

© Delpire/ Citroën Communication

© Delpire/ Citroën Communication

« Trop cool ! Allez ! On part en vacances !  ».  Une grappe de 5 ados surexcités (trois derrière, deux devant) s’est engouffrée dans le modèle rouge sans portières laissé à la disposition du public pour tâter (ou retrouver) son légendaire tangage, ses sièges qui vous happent et la rondeur unique de son levier de vitesse qu’on maniait dans d’obstinés déglutissements de moteur. Blandine Savrda, la commissaire de l’exposition soupire. « La banquette était neuve, pour ce modèle. Elle est déjà défoncée. Les gosses, surtout…Ils s’en servent de trampoline… ».

© Citroën Communication

© Citroën Communication

 La 2CV, la deudeuche, Titine fête ses 60 ans mais qu’importe les années ! Elle n’a pas pris une ride, suscitant toujours le même enthousiasme affectueux d’un public de tous les âges. Après plus de 40 ans de bons et loyaux services en ville, à la campagne, sur les pistes d’Afrique ou celles de Katmandou,  la vaillante deux-pattes méritait bien qu’on la consacre reine, le temps d’une exposition, visible jusqu’au 30 novembre à la Cité des Sciences et de l’Industrie de Paris. Un « 2CV Expo Show » conçu en partenariat avec Citroën et mis en scène par l’agence Mostra  qui s’était déjà signalée par sa scénographie lors des 50 ans d’une autre star, la DS, en 2005. L’exposition se résume à environ 200 m2  mais elle séduit par son « pep’s ». Pas question pour cette voiture éminemment affective de céder à un registre compassé ou nostalgique. Dès l’entrée, 3 exemplaires grandeur nature flottent dans les airs en guise d’accueil. Une manière pimpante de saluer leurs visiteurs. Tout de suite après, un peu à l’écart, trône l’un des 4 exemplaires connus de la TPV, la « Toute petite Voiture ». Homologuée par les Mines en 1939 sous le nom de 2CVA, c’est sur les fonds baptismaux de la guerre qu’elle  sera déposée. Minimaliste pourrait-on dire, à la vue de son seul phare, de ses sièges en toile et de son look  un peu « boîte de sardine », elle représente néanmoins de manière émouvante le projet de doter le plus grand nombre d’un mode de locomotion simple, fonctionnel et économique. Sa carrosserie en aluminium et sa suspension hydraulique dernier cri lui vaudront d’être soustraits aux appétits allemands, déjà lancés, eux aussi, dans un programme de voiture populaire, la Volkswagen Coccinelle. Ces premiers modèles seront donc précipitamment emmurés dans le centre d’essai Citröen de la Ferté-Vidame jusqu’à ce qu’on les redécouvre par hasard à la faveur de travaux dans les années 70 !  

Née avec les Trente Glorieuses

Sa vraie sortie officielle, la 2CV l’effectuera 10 ans plus tard, en 1948, au Salon de l’Auto. Sur un podium, un exemplaire quasi identique de 1950  avec sa finition métallisée marque une nette progression par rapport au modèle d’avant-guerre. Pénurie de matériau oblige, elle est en acier embouti mais son moteur à eau a été remplacé par un moteur à air et elle s’orne d’une petite lunette arrière, d’un toit en toile et de 2 phares. Spartiate mais rigolote, elle suscite alors les railleries des journalistes tandis que le public, lui, l’adopte aussitôt ! Il faut dire que ce premier modèle suivait un cahier des charges issu d’une enquête réalisée par Michelin dès 1922 : la voiture idéale devait pouvoir parcourir 50 000  km sans que son conducteur ait à ouvrir le capot, pour un entretien annuel maximum de 1000 frs de l’époque. Les messieurs devaient pouvoir s’installer sans retirer leur chapeau et les paysans la conduire avec des sabots. Avec une vitesse de pointe de 50 km et une consommation de 5 litres d’essence par 100 km,  elle devait pouvoir passer absolument partout…sans casser un panier d’œufs disposé sur la banquette arrière, ce que les tests filmés avèreront ! Vendue à 228 000 anciens francs, elle est de 60 000 francs moins chère que la fameuse 4 CV de chez Renault et très vite, les délais d’attente pour disposer d’un modèle dépasseront les 5 ans. Ce sera la voiture des prêtres ou des médecins, servis en priorité puis de la France entière ! Une star est née et « elle accompagnera toutes les évolutions de la société » commente Blandine Savrda.

Défilé de stars

C’est ce qu’illustre le défilé, clou de l’exposition. Par groupe de trois, les « deudeuches » arrivent sur un tapis roulant et marquent l’arrêt comme des mannequins, tandis qu’à l’arrière-plan, un écran géant de 16 mètres projette des images d’archives, sur une musique pop aux accents techno ou seventie’s. D’abord les classiques, vaillantes tâcheronnes en blouses grises, comme un modèle de 1958 dans le plus pur style des gendarmes à Saint-Tropez, avec ces fameuses « portes-suicide », comme on les surnommait, s’ouvrant d’avant en arrière ou comme cette curiosité british de 1953 avec volant à droite.

2CV lors d'un Raid en Afrique© Citroën Communication

2CV lors d'un Raid en Afrique
© Citroën Communication


Viennent ensuite les « sportives », emblématiques des années 60 et 70. Fidèles à leur réputation de baroudeuses tout terrain, elles ont connu les pistes d’Afrique –Citroën organisait des rallyes pour les étudiants jusque dans les années 80- ou participé au fameux Paris/Kaboul. Courageuses compagnes d’exploits individuels ou collectifs ! Parmi elles, on retiendra un souffle d’admiration pour le modèle Sahara, une version 4x4 doté d’un moteur à l’avant et d’un second à l’arrière. Conçue spécialement pour les prospecteurs de pétrole en Algérie, il n’en reste plus que 800 aujourd’hui qui se négocient autour de 45 000 euros ! Viennent enfin la catégorie des starlettes sur un fond d’archives volontairement mièvre, dans le style des pubs des années 80. Elle s’embourgeoise aux couleurs de la Charleston grenat et noir (1988) ou privilégie un petit côté pin up comme la Dolly rouge et blanche de la même année. Plus vraiment compatibles avec les normes de sécurité modernes, elles camouflent bravement leur âge derrière leur maquillage. Il n’empêche : en février 1989, la chaîne de production française s’arrête et le 27 juillet 1990, à 16 heures pile, la dernière 2 CV neuve de l’histoire sort de l’usine de Mangualde au Portugal. Un jour noir que ses adorateurs, regroupés dans de nombreux  clubs en France, verraient bien transformé en une journée de deuil national !

Blandine Savrda

Commissaire de l'exposition « 2CV expo show »

écouter 02 min 52 sec

16/06/2008 par Marie Grézard

Du tuning au concept-car

Une série de films complète l’exposition. On s’amuse devant les plus insolites 2CV transformées par la passion d’habiles bricoleurs en limousine classieuse ou en camping-car cosy. On revoit aussi de nombreux extraits de films dans lesquelles elle figure en guest-star  survitaminée, comme dans le  James Bond « Rien que pour vos yeux »  ou en modeste figurante comme dans les Amants de Louis Malle. Un film reprenant les images d’animation d’un spot d’animation réalisé autrefois en interne par Citroën révèle tous les secrets du moteur ainsi que ceux de son exceptionnelle tenue de route. Des designers relèvent tous les clins d’oeil stylistiques à la 2CV sur les modèles contemporains ou ultérieurs de la marque.

Citroën Cactus, la 2CV du futur.© Citroën Communication

Citroën Cactus, la 2CV du futur.
© Citroën Communication

Enfin, l’exposition se plaçant résolument sous le signe de l’innovation, elle dévoile grandeur nature l’un des derniers concept-car de la marque, la C-Cactus. Un parallèle qui trouve sa pertinence dans un cahier des charges finalement très proche de celui de la 2CV à 60 ans d’intervalle : moins de pièces, moins de poids, moins de consommation pour un coût plus modique et surtout, moins de pollution. Réduite à l’essentiel (même le tableau de bord à disparu au profit d’une console centrale), elle surfe sur un minimalisme léché. Résultat : avec deux fois moins de pièces qu’une voiture traditionnelle, un taux élevé de recyclabilité  et un moteur hybride (diesel HDI/électricité), elle relève tous les défis environnementaux et s’inscrit résolument dans le XXIème siècle. Plus que son esthétique, c’est ce qui fait la fierté de son chef de projet, le designer Gilles Vidal « Aujourd’hui, les processus de fabrication d’un véhicule sont aussi gourmands en énergie que sa propulsion proprement dite. Son recyclage également. Il s’agissait de prendre le contre-pied en initiant un cercle vertueux éliminant au maximum les éléments inutiles tout en créant une esthétique valorisante » Autrement dit, comment valoriser le moins et le rendre attrayant ? Réponse à l’exposition où le modèle exposé dresse les grandes lignes de ce que devraient être la voiture du futur.

2 CV Expo Show : jusqu'au 30 novembre, Cité des Sciences et de l'Industrie. Ts ls jrs sauf le lundi, de 10h00 à 18h00 (19h00 le dimanche). Tarif : 8 euros (6 euros, tarif réduit).

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