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Design

La cabane de pêcheur de Kristian Gavoille

par Danielle Birck

Article publié le 14/07/2009 Dernière mise à jour le 04/08/2009 à 16:03 TU

(Photo : Danielle Birck/ RFI)

(Photo : Danielle Birck/ RFI)


« Voir et être vu », tel serait le désir de qui se rend sur le port de Saint-Tropez. Et pour y satisfaire, quoi de mieux que de s’installer à l’une des terrasses réputées du quai Jean Jaurès ? Par exemple celle du Girelier, cet établissement cinquantenaire qui vient de se refaire un look, tout comme Sénéquier et son rouge emblématique depuis plus de 120 ans. La fameuse "tarte tropézienne" du second figure d’ailleurs sur la carte des desserts du premier, en conclusion d'un déjeuner ou  dîner de poissons. Car le girelier, avant d’être une enseigne, désigne la nasse qui sert à pêcher la girelle. En toute cohérence, c’est dans une cabane de pêcheur que l’architecte et designer Kristian Gavoille a puisé son inspiration pour redessiner le lieu.

Une cabane de pêcheur « design » : c’est en effet le cahier des charges « très simple » que la propriétaire du lieu, l’ancienne championne de ski Annie Famose, a fixé à  Kristian Gavoille, pour transformer le lieu,  « Qui n’a pas fabriqué des cabanes quand il était jeune ? », demande-t-il ? alors, « en tant qu’architecte, c’est un rêve ; design, c’est encore mieux ; et sur le port de Saint-Tropez, c’est un vrai luxe » !

(Photo : Danielle Birck/ RFI)

(Photo : Danielle Birck/ RFI)


Un travail d’équipe a donné forme à cette « cabane en milieu urbain », avec toutes les contraintes liées à la nature du lieu, un restaurant. Le côté « cabane »  a été restitué avec un entrelacs de feuilles de bois collées sur tissu et découpées en lamelles. « Ça rappelle aussi les paillottes », souligne Kristian Gavoille qui a décliné le reste de la décoration avec des matériaux essentiellement naturels. Bois au sol – « Annie voulait un plancher plutôt blanc, genre délavé par la mer. Ça parait très facile comme ça, mais en fait, c’est l’enfer à trouver », pour les sièges également (chaises et fauteuils Thonet, laqués en blanc et bleu), lampes en cordage…

Le Girelier, l'arrière salle(Photo : Danielle Birck/ RFI)

Le Girelier, l'arrière salle
(Photo : Danielle Birck/ RFI)

Quant au plafond de l’arrière-salle, laissons parler le Méditerranéen (Gavoille est Catalan) : « vous savez, le matin quand la mer est lisse et que tout à coup il y a la petite brise qui se lève et qu’elle commence à frissonner … c’est ce que j’ai voulu restituer ». Le bois recouvert de feuilles de cuivre donne effectivement un reflet irisé à cette salle du fond, conçue davantage comme un « salon relax, doré, où les gens veulent passer la soirée, à l’abri »… Contrairement à la terrasse tendue de toile couleur sable et où le plancher est légèrement en pente, car « à Saint-Tropez, il faut voir et être vu »…

Bref, ce qui était une « brasserie des années 1970 », est devenu le temps de chaque saison, d’avril à fin octobre, un lieu moderne … « tu as donné du sens au quai », résume, enthousiaste, la propriétaire des lieux.

Priorité au contenu

Le Girelier, terrasse(Photo : Danielle Birck/ RFI)

Le Girelier, terrasse
(Photo : Danielle Birck/ RFI)

Les assiettes, carrées, ont été conçues et fabriquées par Deshoulières, le grand porcelainier français. Avec le logo qui a été redessiné, une girelle, « le plus joli petit poisson de la Méditerranée », parait-il. « Une vraie vaisselle de professionnel , qui va du four à la table, souligne Gavoille, robuste et minimaliste, qui donne priorité à son contenu et pas au décor ».

Le contenu de l’assiette, justement. Il est orchestré par David Didelot, venu de La Réserve d’Avoriaz (un des dix établissements que possède Annie Famose dans la station de montagne), avec Fernand Vaz, qui fut pendant dix ans le lieutenant de Christophe Leroy (à la tête de plusieurs établissements à Avoriaz et sur la Côte  d’Azur), qui unissent leurs talents pour une cuisine de saison et de région sans fioritures, parfois revisitée avec des produits d’ailleurs. Une carte éminemment maritime avec des poissons et des crustacés, cuisinés à la plancha, et bien sûr l’incontournable bouillabaisse. Sans oublier les vins, sous la houlette d’Aimé Stoesser, directeur du lieu  et sommelier de profession. Côté dessert, on notera que la fine tarte tropézienne vient de chez le voisin Sénéquier…

                  Kristian Gavoille par lui-même

 Kristian Gavoille (Photo : Romain Sellier)

Kristian Gavoille
(Photo : Romain Sellier)

Quand on lui demande de se définir, il répond : « Moi, tout m’intéresse. Je suis un architecte qui n’a pas beaucoup construit, mais j’ai fait beaucoup d’architecture intérieure ». Et là aussi tout l’intéresse : « du bouton de porte en passant par la chaise et la table » ...

Parmi les projets importants qui ont jalonné son itinéraire : « la mise en scène d’événements, parce que ça permet de faire des expériences, un peu comme le film publicitaire pour un réalisateur, et j’aime bien cette énergie qu’on jette et qui retombe - comme par exemple un défilé de mode de Marithé et François Girbaud à Florence »… Et justement, « ici (Le Girelier), c’est une belle expérience, très proche de la scénographie ».

« Il y a des magasins, des objets – comme la table La Divine – qui ont fait partie de mon histoire… et puis des rencontres… Moi je fais ce métier pour les rencontres… le projet ce n’est rien, s’il n’y a pas la rencontre… le plus beau projet, c’est le client qui l’apporte, c’est lui qui déclenche l’histoire, avec quelques mots parfois, comme avec Annie, des phrases, des photos »…

Des projets ? « On sort des collections de meubles avec des ébénistes - j’aime échanger avec ceux qui fabriquent, moi je ne fais que dessiner -, un hôtel à Lisbonne, sur les quais, et peut-être aussi des intérieurs de bateaux, car la mer c’est mon élément. J’aurais voulu d’abord être océanographe, puis courir la mer sur des voiliers… et me voilà sédentaire à construire pour des sédentaires » !

portrait

Post mortem

© Masson

Gérald Reisberg, thanatopracteur

C’est une pratique très ancienne que celle qui consiste à effectuer des soins sur le corps après la mort pour le conserver. En France, la profession a été organisée et réglementée en 1994 avec une formation et un diplôme en thanatopraxie.   

27/10/2009 à 14:11 TU

Architecture

(Photo : Danielle Birck/ RFI)

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12/10/2009 à 14:21 TU

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(Photo : Danielle Birck/ RFI)

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Botaniste urbain

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Tandem

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En un peu plus de dix ans Bruno Domeau et Philippe Pérès ont fait de leur société un label synonyme de qualité et de confort. Le sellier et le tapissier ont uni leurs talents et mis au service de designers leurs compétences, leur savoir-faire, leur goût du « métier » et leur insatiable curiosité. Ils créent des pièces de mobilier contemporain, notamment des sièges destinés à l’habitat, mais aussi à l’aéronautique et l’automobile. Sans oublier le cinéma : c’est à Domeau & Pérès qu’on doit « l’interprétation » de trois sièges pour la reconstitution du décor de Mon Oncle, le film de Jacques Tati.

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Politiquement correct

(Photo : Reuters)

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Au nom de la loi "anti-tabac", un moulin à vent remplace la pipe de Jacques Tati / Mon Oncle sur les affiches du métro parisien…

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Arts et métiers

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Gastronomie

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Un pari réussi, puisque le guide Michelin vient de rendre à la Mère Brazier deux de ses trois étoiles...

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Paris-Rome

(Photo : Pascal Gautrand)

Pascal Gautrand : pensionnaire «mode» de la Villa Médicis

Il est le premier « designer mode » à avoir été admis en résidence à la prestigieuse Villa Médicis, siège de l’Académie de France à Rome. Un séjour que Pascal Gautrand souhaite mettre à profit pour poursuivre la réflexion qu’il mène depuis une dizaine d’années sur le vêtement et le système de la mode. Une réflexion qu’il met en scène avec une exposition de chemises, présentée à Rome dans une galerie d’art contemporain du 1er au 20 février 2009.

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