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Archéologie

Découverte de la tombe du roi Hérode

par Dominique Raizon

Article publié le 08/05/2007 Dernière mise à jour le 08/05/2007 à 17:45 TU

Né en 73 avant l’ère chrétienne, Hérode le Grand a été installé sur le trône par l’empire romain, et régna entre l’an 37 et l’an 4 avant JC. Sa tombe est désormais localisée, au sommet du mont Hérodion, un site qui se trouve à une douzaine de kilomètres au sud de Jérusalem, selon Institut d’archéologie de l’université hébraïque de Jérusaleml'.

Le professeur Ehud Netzer a annoncé ce 8 mai 2007 avoir découvert la tombe d'Hérode à l'emplacement d'un des palais du célèbre roi de Judée. (Photo: Reuters)
Le professeur Ehud Netzer a annoncé ce 8 mai 2007 avoir découvert la tombe d'Hérode à l'emplacement de l'un des palais du célèbre roi de Judée.
(Photo: Reuters)

Le journal Haaretz rapporte sur son site internet que la découverte du tombeau d'Hérode a été effectuée par le professeur Ehud Netzer, de l’Institut d’archéologie de l’université hébraïque de Jérusalem, lequel a déclaré : «Nous avons trouvé des éléments du sarcophage [d'Hérode] et nous avons compris que nous avions enfin trouvé le site de son tombeau». «Enfin», car cela fait trente ans, que le chercheur mène des fouilles sur le mont Hérodion, la colline au sommet de laquelle Hérode avait fait bâtir une forteresse. La découverte a été faite à l'emplacement même d'un des palais du célèbre roi de Judée, édifié au premier siècle avant notre ère, au sud de Jérusalem, en Cisjordanie et détruit par les romains en 71 après JC au temps de la première révolte juive contre Rome.

Se référant aux mémoires de Flavius Josephus, un historien juif de langue grecque, né en 37 après JC et mort en l’an 100 de notre ère, les chercheurs ont toujours cru qu’Hérode avait bel et bien été enterré à l’emplacement du palais royal. Cependant, les fouilles s’étaient toujours avérées vaines. Désormais, «bien qu’aucun os n’ait été trouvé, a précisé Ehud Netzer, l’emplacement de la tombe et les décors du sarcophage permettent d’affirmer que le cercueil est bien celui d’Hérode. C’est un type de sarcophage que nous n’avons jamais vu nulle part,  une pièce très spéciale, en pierre ocre de Jérusalem et orné de rosettes, des caractéristiques qui nous ont permis de conclure qu’il s’agissait bien du sarcophage d’Hérode».

En attendant une inscription portant son nom

L’histoire remonte à l’an 40 avant Jésus-Christ, époque à laquelle le royaume de Judée était alors soumis à Rome. L’occupant romain, plus exactement le sénat romain, nomme Hérode, stratège de Galilée. Si, de son règne, l’histoire a gardé le souvenir d’un roi «cruel» et «sanguinaire», la réputation de «grand bâtisseur» est également accolée à son nom. En quelque trente années de règne, Hérode Ier le Grand construisit les remparts qui ceinturent la vieille ville de Jérusalem et agrandit ses territoires jusqu' á régner sur toute la Palestine. Bien que profondément helléniste de cœur, comme en témoignent les nombreuses constructions à Samarie, Césarée et Jéricho, Hérode respecta les traditions du peuple juif et décida en l’an 20 avant JC de rebâtir le Temple juif de Jérusalem auquel il ajouta la forteresse Antonia ainsi que le palais de Massada.

L’historien Stephen Pfann, spécialiste de la période du deuxième temple de Jérusalem, n’a pas participé aux fouilles. Cité par l’agence de presse belge, Belga feed, l’historien a souligné que s’il s’agit  «sans aucun doute d’une découverte majeure», l’idéal serait de retrouver une inscription pour le confirmer : «Nous allons dans la bonne direction. Ce sera scellé une fois que nous aurons une inscription portant son nom [d’Hérodote]».

Hérodote Ier le Grand : Né d'un père iduméen (Idumée est le nom ancien du pays d’Edom, au sud de la Judée) et d'une princesse arabe, Hérode, n’était pas juif, mais issu d’une famille convertie trois générations plus tôt. Le sénat romain le désigne «roi des Juifs» et il règne alors sur tout le royaume de David entre l’an 37 et 4 avant Jésus-Christ, bien que la population juive le considère comme un étranger. Craignant la naissance d’un nouveau roi des Juifs en la personne de Jésus, Hérode ordonne l’assassinat de tous les enfants mâles vivant à Bethléem, la ville natale de Jésus, par crainte d’être détrôné. D’après l’évangile de Matthieu (Matthieu, II, 16) *, la fuite en Egypte de Joseph et Marie avec leur enfant est liée à cet épisode de l’Histoire : il s’agissait de cacher Jésus pour que l’enfant échappe à ce «massacre des Innocents».

* D’origine grecque, «évangile» signifie étymologiquement «bonne nouvelle». Les évangiles sont des écrits qui relatent la vie et le message de Jésus-Christ et sont considérés comme les textes canoniques par les églises chrétiennes. Ils sont au nombre de quatre : les évangiles selon saint-Jean, saint-Luc, saint-Marc et saint-Matthieu.