par Marion Urban
Article publié le 10/12/2007 Dernière mise à jour le 10/12/2007 à 20:24 TU
Pendant six mois, au cours de l'année 2006, 160 hommes et femmes du monde entier ont réalisé un inventaire du monde vivant de l'île d'Espiritu Santo, l'île la plus importante de l'Archipel du Vanuatu, dans l'océan Pacifique. Leur but : collecter un maximum d'informations qui serviraient de point 0 pour évaluer les évolutions des espèces dans les années à venir. Le beau-livre Santo, les explorateurs de l'île planète, est le journal de bord de l'expédition, écrit par deux journalistes, Vincent Tardieu et Lise Barneoud.
Co-organisée par le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et l'organisation Pro-natura International, l'expédition Santo 2006 avait pour but de dresser l'inventaire le plus exhaustif de la végétation et des organismes de l'ïle d'Espiritu Santo.
Des abysses aux sommets des arbres, plus de 150 scientifiques, 200 personnes au total, originaires de 25 pays, ont exploré pendant cinq mois les 4 000km2 de l'île (la moitié de la Corse) avec une attention toute particulière pour les insectes et les microorganismes.
« Ce sont les petits animaux dont l'existence peut sembler a priori anecdotique, qui constituent l'essentiel de notre biodiversité », rappellent les organisateurs de l'expédition Santo 2006. Seuls 1,8 million d'espèces sont répertoriées à ce jour, alors que les scientifiques évaluent leur nombre entre 10 et 100 millions. Environ 15 000 nouvelles identifications se font chaque année. 80% sont des insectes.
C'est parce que les insectes et les microorganismes sont les animaux les plus sensibles aux changements climatiques que les scientifiques ont porté une attention particulière à leur collecte.
Chaque collecte (ici, une araignée) a été référencée, avec des données-satellite, afin de contrôler dans les années à venir, si des changements sont intervenus dans la répartition des espèces sur Espiritu Santo.
© X. Desmier / Santo 2006 / Gamma / Eyedea
Espiritu Santo est une île d'environ 40 000 habitants, majoritairement concentrés dans une seule ville. Les autres lieux de l'île ne sont accessibles ni par la route, ni par avion, mais par bateau, le long de la côte. Il n'y a pas de ports. Le fait insulaire lui a permis de préserver sa nature. Les scientifiques ne négligent cependant pas l'étude des espèces importées dans l'île.
Course contre la montre
« Les scientifiques n'ont plus le temps d'aller partout sur la planète pour prendre la mesure de l'état du vivant », explique Vincent Tardieu, l'un des auteurs du livre.
L'Arboglisseur, cousin du Radeau des cimes, permet la collecte en hauteur.
© E. Boîtier / Santo 2006 /Gamma / Eyedea
« Le rythme d'érosion des espèces est 100 à 1 000 fois supérieur à celui des identifications des nouvelles espèces. Les scientifiques doivent donc déterminer des "points-chauds" à partir desquels ils auront la meilleure photographie du vivant. L'expédition d'Espiritu Santo devrait permettre d'élaborer une méthode d'analyse des écosystèmes, basée sur des groupes d'espèces, transposable sous d'autres latitudes ».
Journaliste, Vincent Tardieu a travaillé au quotidien Libération avant de rejoindre Le Monde comme critique musical, qui s'est découvert une vocation scientifique. Aujourd'hui, il collabore avec des revues tel que Geo, Sciences et Vie, Terre Sauvage.
Lise Barneoud, journaliste indépendante, collabore avec plusieurs magazines, dont Libération et Sciences et Vie.
Le livre Santo, les explorateurs de l'île planète, est illustré de quelques 300 photos de l'expédition.
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* Partez à la découverte de l'île d'Espiritu Santo, en vidéo, avec l'émission Thalassa de France 3.
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