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La rapamycine, une fontaine de jouvence ? peut-être ...

par Dominique Raizon (avec AFP)

Article publié le 09/07/2009 Dernière mise à jour le 09/07/2009 à 15:58 TU

(Photo : Cnrs)

(Photo : Cnrs)

Selon une étude parue dans la revue Nature le 8 juillet 2009, la rapamycine, un médicament anti-rejet, augmenterait la durée de vie des souris âgées. Le médicament pourrait-il pour autant devenir une fontaine de jouvence ? Les chercheurs mettent en garde les personnes en bonne santé contre la tentation de vouloir vieillir moins vite !...

La rapamycine est prescrite aux patients greffés, afin d'éviter les rejets d'organes transplantés. Des chercheurs américains ont observé que ce médicament augmentait la durée de vie des souris âgées. Les auteurs de l'étude, dont David Harrison (Jackson Laboratory, Maine, Etats-Unis) et Randy Strong (université du Texas) ont donné de la rapamycine en complément alimentaire à ces mammifères âgés de 20 mois (l'équivalent de 60 ans chez l'homme), et ont comparé leur durée de vie à d'autres du même âge, nourris normalement.

Ils ont constaté que la durée de vie moyenne des mâles avait augmenté de 9 % et celle des femelles de 13 %, par rapport aux souris non traitées. La rapamycine a fait passer l'âge maximal des souris (défini comme étant l'âge atteint par les 10 % qui vivent le plus longtemps) de 1 094 à 1 245 jours chez les femelles et de 1 078 à 1 179 jours chez les mâles. Mais, ont-ils également observé, si la rapamycine retarde la mort, l'autopsie des souris traitées et non traitées montre que le médicament ne modifie pas les causes de décès.

Retarder le développement de cancers et les mécanismes du vieillissement

Pour valider la découverte sur le lien entre le traitement et l'allongement de la durée de vie, les chercheurs ont, dans une seconde étude -en cours- traité des souris plus jeunes, dès l'âge de 9 mois. Une augmentation de leur espérance de vie est déjà observée.

Matt Kaeberlein et Brian Kennedy (Université de Washington, Seattle) mettent néanmoins en garde les personnes en bonne santé contre la tentation de prendre de la rapamycine pour vieillir moins vite : réservés, les cherheurs insistent sur le fait que « les potentiels effets immunosuppressifs de ce composé suffisent à conseiller la prudence

Il n'en demeure pas moins que la découverte est prometteuse. Elle pourrait permettre de développer des médicaments analogues à la rapamycine mais dépourvus d'effets secondaires, dans l'espoir de lutter contre les maladies liées à l'âge. Selon les auteurs, il pourrait par contre retarder le développement de cancers, ralentir les mécanismes du vieillissement, ou les deux à la fois.